Box de Crumble

« You're an angel. »
→ Arrivée, samedi 5.

Les mains posées sur le doux ventre de Jamie Lee, je regardai mon poulain sortir, une larme coulant sur ma joue. C'était l'un des plus beaux moments de ma vie, c'était magique. Assister à une naissance, à la naissance de mon poulain... J'adressai un charmant sourire à Etoly, qui me regardait elle aussi l'air envieux. Le vétérinaire tira les pattes du poulain vers la sortie, il était enfin là, face à moi. Sa tête était blanche, les yeux bleus tout comme sa mère. Une fine crinière parsemé le haut de son encolure et ses oreilles étaient bai, comme plusieurs autres tâches qui dormaient sur la fine peau du poulain. Je n'osais faire un geste, de peur de le brusquer. Il était si jeune. Le poulain essaya alors de se mettre debout, je sortis alors mon portable et filmait ses premiers pas comme des parents l'auraient fait avec leur enfant. Je ne pouvais m'empêcher d'être heureuse malgré l'heure pour la moins tardive. Crumble, il allait s’appeler Crumble. Il était à croquer, d'où son nom de pâtisserie. Je me relevai, et déposai un baiser sur la joue d'Etoly, qui trépignait de joie. Le futur étalon trouva seul les tétines de sa mère, où il but les premières gorgées du lait maternel. Je n'avais encore jamais assisté à la naissance en direct d'un poulain, mais j'étais émue, très émue. Je passai mes doigts sur la robe humide du poulain, qui s’écarta brutalement. Il avait une tête d'ange, c'était un ange.

Oui, c'était comme ça que mon poulain était né, et je m'en souvenais encore parfaitement bien. Les détails, les bruits, les larmes, les émotions et ressenties... Chaque nuit j'avais ces images en tête. Cela faisait maintenant six moi que ces événements s'étaient produis et je n'en perdais toujours pas une miette. Crumble commençait tout juste son sevrage, d'où son excitation. Pour ma part, j'étais tout autant excité que lui. Nous allions déjà commencé les bases du débourrage pour ne pas commencer trop tardivement. Un licol à la main je me dirigeai vers le box du petit poulain, dans l'écurie intérieure. Je caressai au passage le museau de son père, manquant de me prendre un violent coup de dent. J’espérais que mon poulain ne prenne pas le caractère de son ignoble père, je voulais que ce poulain soit une peluche, ma peluche.

« Coucou toi ! »

Je poussai doucement la porte du box en bois brut, et me mis à la hauteur du poulain. Le grincement de la porte le fit bondir en l'air, comme chaque bruit violents et gestes brusques. Il était sensible, et enragé dès qu'il entendaient un de ses bruits. Je décidai de ne plus bouger pour le mettre en confiance et l'invitai à venir vers moi. Je lui tendis au passage un bout de carotte, qu'il s'empressa d'avaler comme un gros gourmand. Je le reconnaissais bien en sa mère. Je caressai le plus doucement possible sa fine robe, et posai le licol dans un coin de son box. Calme, sérénité Je ne voulais pas le brusquer en lui enfilant directement sur la tête, je voulais qu'il apprenne à découvrir l'objet qu'il allait porter sur la tête durant plusieurs années. Je mis du grain sur le licol bleu en sa taille, pour que le futur étalon se dirige vers l'objet en question. Je le soulevai doucement, lui présentant devant son bout du nez. Le cliquetis des deux boucles fient fuir le poulain. Je soupirai, et me relevai avec l'objet dans les mains. Il ne devait pas me fuir, mais venir vers le licol. Je finis par le passer sur tout son corps, le plus calmement possible pour ne pas l'effrayer. Un seul de mes gestes brusques pouvaient le faire partir en live, je le connaissais de trop ce poulain. Je passai mes doigts sur son corps, le mettant en confiance avant de mettre le licol taille poulain. Je lui mis devant le nez, et le caressai dès que nous franchissions des étapes. Je finis par arriver à lui enfiler jusqu'aux oreilles, et de le boucler rapidement sur le haut de son crâne. Notre mission du jour, terminée. Je lui enlevai aussitôt et lui tendis une petite friandise qui le fit sursauter. Incorrigible. Je déposai un petit baiser sur le bout de son nez et quittai le box, contente.

« Happy Birthday. »
→ Box, vendredi 18.

Je refermai le marcheur, laissant Baya marcher le temps qu'il fallait que je m'occupe de mes autres chevaux, c'est à dire de mes cinq autre chevaux. J'allai maintenant m'occuper de Crumble, le poulain qui intéressé tant de personnes au haras. J'avais décidé de le vendre, non seulement pour gagner un peu d'argent mais surtout pour faire vivre mon domaine, ainsi que mon élevage. Je m'avançai en direction des écuries intérieures, où se trouvait le magnifique petit poulain tacheté. C'était un amour, malgré le fait qu'il était assez peureux. Il n'était pas fait pour moi. J'étais sans cesse en train de gesticuler, de chanter, de crier à tu tête... Je me donnai une claque intérieure, une claque à mon esprit, tout en continuant mon chemin en direction du box en bois massif.

J'arrivais enfin à destination. La dernière fois, j'avais réussis à boucler mon licol sur sa petite tête. Aujourd'hui nous allions vérifier qu'il supporte toujours aussi bien ce morceau synthétique et peut être même, commencé les brosses, et dans ce cas, terminé le pré-débourrage. Je poussai la porte en bois, faisant attention à ne pas faire beaucoup de bruit pour ne pas le stresser. Il devait avoir une ouïe extrêmement fine pour pouvoir entendre le craquement d'une feuille, et beaucoup d'autres choses. Je me mis à sa hauteur, et l'invitai à avancer vers moi, en lui tendant une friandise. Le poulain hésita longuement, et finit par s'avancer, des étoiles pleins les yeux. À croquer, il était littéralement à croquer. Je lui grattai le garrot, avant de prendre le petit licol taille poulain qui était posé contre le sol.

Je le posai délicatement sur ma main et attrapai le bout de museau du petit Crumble. C'était maintenant qu'il fallait vérifier s'il avait vraiment peur, ou pas. J'essayai de ne pas faire cliqueter la boucle du licol, et enfonçai doucement cet objet sur la fine tête du poulain. Je le fermai, serrant au premier trou pour ne pas qu'il soit trop boudiné. Je sortis doucement du box, et pris une seule brosse, une brosse douce. Je ne voulais pas me ramener avec une brosse type bouchon, assez dure, qui pourrait le blesser ou le dégoûter pour l'avenir. Je le laissai sentir la brosse, et m'accroupis à ses côtés. Il était vraiment petit. C'était très simple les brosses, peu de mes poulains avaient résisté. J'approchai la brosse tout doucement de lui, et fis de tout petit mouvement sur son dos. Crumble bondit en l'air, et finit par redevenir normal, quelques secondes plus tard. Ce poulain était vraiment très étrange. Je terminai par passer tout doucement la brosse sur sa croupe, ainsi que son encolure. Tant que nous y allons doucement, il ne bougeait pas, et restait agréablement calme.