Une fois rentrée de ma balade avec RedQueen, Axelle et Ferla, j'allai nettoyer puis ranger les affaires de la jument pie rouge. Une fois fait, je me demandai ce que j'allai faire en suivant. J'avais beaucoup de travail et je ne savais pas où commencer. Le téléphone retentit. J'allai répondre. On me dit qu'une jument baie arriverait aujourd'hui par le
Gyrendya. Jument importée des États-Unis, où elle était complètement sauvage, jusqu'au jour où elle fut capturée, montée puis débourrée. On me dit aussi, quand je demandai en quoi ça me concernait, que mon nom figurait en face de
propriétaire sur les papiers de la jument. Une lettre y était jointe. Je répondis que j'arriverai au port dans une quinzaine de minutes. Je raccrochai puis je pris le camion et je me rendis au port. Arrivée, je donnai mon nom et on me laissa passer. Je me rendis au quai n°14 puis j'arrêtai ma voiture. Lorsque je présentai ma carte d'identité et mon laissez-passer, on me conduisis à un bateau immense et on me remit les papiers de la jument qui m'appartenait désormais. Surprise, je lus ses papiers. Une lettre y était jointe.
"Ma chère Rhéa,
Grâce à ton aide et aux immenses services que tu m'as rendu, j'ai pu reprendre en main mon ranch, embaucher à nouveau des employés et le ranch à recommencer à tourner. Aujourd'hui, j'ai repris les rodéos, tout en gardant un oeil sur le ranch. Il y a trois mois environ, lors d'un rodéo, j'ai été blessé par une jument sauvage, mais à la stupéfaction de tout le monde, elle n'a pas tenté de me piétiner ou de s'enfuir, elle est simplement restée à côté de moi. J'ai été hospitalisé mais j'ai acheté cette jument. J'ai fait son débourrage en personne dès que j'ai pu. Je ne suis pas très doué donc tout est à reprendre, ou presque, mais elle a quelques bases. En remerciement de tout ce que tu as fait pour mon ranch et pour moi, je te donne cette jument, que j'ai nommé Gaïa. Malgré son acceptation de l'homme, elle reste sauvage. Je sais que tu prendras soin d'elle. Le vétérinaire dit qu'elle vient tout juste d'avoir 4 ans. Elle a toute la vie devant elle et beaucoup de potentiel, tu verras. J'espère, ou plutôt je sais, qu'elle te plaira. Bonne chance avec elle, et encore merci pour tout. Tu seras toujours la bienvenue chez moi, reviens quand tu veux.
Amitiés
Ton ami casse-cou"
Après avoir lu la lettre, je restai un moment interdite. Mais quand j'eus réalisé, je fus heureuse. Je n'avais pas de cheval spécialisé en western, et encore moins qui fut autrefois complètement sauvage. Une heure plus tard environ, le bateau accosta et fut amarré. On abaissa le pont et plusieurs chevaux sortirent, les uns après les autres. Une magnifique jument baie apparut au sommet du pont et elle se cabra, effrayée de ne rien reconnaître. Je m'élançai sur le pont et je me saisis de la longe, que l'homme qui la tenait venait de lâcher, par peur. Je la raccourcis tout en parlant doucement à la jument.
"Là, tout va bien. Doucement ma belle, doucement. Tranquille Gaïa, tout va bien. Personne ne va te faire de mal." répétai-je à la jument baie.
Bien que tremblante, elle finit par se calmer et s'immobilisa. Je lui tendis ma main, afin qu'elle me sente et face connaissance avec mon odeur. Puis je la caressai doucement. Elle recula un peu puis finalement, accepta mon contact, à force de paroles rassurantes. Je me mis doucement à marcher. Elle me suivit, à pas hésitants. Je lui laissai tout le temps qu'elle avait besoin et nous parvînmes en bas du pont, sous les regards admiratifs des personnes présentes. Je conduisis Gaïa jusqu'au camion et je l'y fis monter, à force de paroles persuasives, de caresses et d'une carotte. Je l'attachai et je fermai le pont derrière elle. Puis je remerciai l'homme qui m'avait remis les papiers de Gaïa et je la ramenai au domaine. Je la fis descendre du camion et je la laissai observer partout autour d'elle pendant un bon quart d'heure. Puis je la menai dans son nouveau box. Je lui fis un bon pansage. Je l'étrillai, je la bouchonnai puis je lustrai sa robe avec la brosse douce. Je démêlai sa crinière et sa queue avec une brosse à crins et du démêlant puis je nettoyais ses yeux et ses naseaux avec beaucoup de douceur. Je terminai par le curage de pieds puis je laissai la jument tranquille. Je lui donnai une carotte. Puis, après un quart d'heure de caresses, je quittai le box, refermant la porte derrière moi. J'allai ranger le matériel à la sellerie, qui appartiendrait désormais à Gaïa.