Box de Preston

« What do you think ? »
→ Arrivée, samedi 5.

Je regardai furtivement ma montre, le cœur battant. Aujourd'hui allait arriver mon nouveau cheval, un bel étalon aux origines inconnues. Il nous venait de loin, son propriétaire voulait que je fasse de lui un vrai cheval de compétition. Je n'avais vu qu'une vidéo de lui, galopant simplement dans un manège avec une jeune cavalière sur le dos. Le coup de foudre, peut être pas, mais j'allais m'occuper de lui correctement et en faire un vrai cheval de compétition. Le dressage, le saut, nous ne savions pas encore ce qui lui était destiné. Je me dirigeai vers mon écurie intérieure, là où il allait loger. Il me restait encore une dizaine de place seulement, c'était pauvre. Son box était préparé, de la litière était doucement disposée sur le sol nettoyé et désinfecté, le confort donc. Je finis par entre le ronronnement d'une voiture, sûrement celle qui transporté le bel étalon gris. Je sortis calmement de l'écurie, me dirigeant vers la cours du haras. En effet, un beau 4x4 était garé sur le sable, de la poussière s'en échappé. Je m'approchai calmement de la voiture, ou sourire sur les lèvres. J'aimais les défis.

« - Bonjour, je suis Axelle. Vous m'avez eu au téléphone. Je suis là pour m'occuper de votre monture, comme prévu.

- Bonjour, je suis Michel. Je vous amène donc Preston, le cheval de ma fille. Elle voulait un cheval de compétition, je lui en est offert un mais nous nous sommes bien vite rendu compte que ce cheval était doué en rien. J'espère que vous allez faire du beau boulot avec lui car je veux qu'elle soit qualifiée en CCE pour les championnats de France cette année. »

Si seulement j'avais le temps de m'occuper de lui pour la saison prochaine. Je souris, malgré l'envie de frapper l'homme qui venait de se présenter à moi. Je décidai de me retenir, et de me défouler une fois seule. Il ouvrit calmement la portière du van deux places, j'entendis soudain un hennissement. Preston, te voilà enfin dans mon écurie. Un beau cheval en ressortie, bousculant en même temps la personne qui tenait le licol. Il avait une tête expressive, il était musclé, un beau cheval tout simplement. Il avait en effet des allures de cheval de sport mais ce n'en était pas encore un. Une amie allait m'aider à s'occuper de lui, j'avais sûrement besoin de son aide vu le boulot qui m'attendait avec plusieurs des chevaux de mon domaine. Je pris la longe dans mes mains et caressai l'encolure de l'étalon. Il était excité de découvrir son nouvel environnement, je dirais même qu'il était terrorisé. Il tremblait de tout ses membres, il piaffait, il n'avait pas l'air bien. La chaleur était étouffante, je ne pouvais pas le laisser dehors comme ça. Nous prîmes la direction de son nouveau box, une bouteille d'eau chacun à la main.

Nous pénétrions enfin dans l'écurie intérieure, lieu où il allait désormais loger. Je mis un peu de pression sur la longe pour le faire pénétrer entre chaque box, direction le sien. Preston avait peur, il était terrorisé. Il ne voulait pas se laisser faire. J'essayai pourtant de le calmer, mais il ne cessait de bondir en l'air au moindre bruit. Je jetai rapidement un coup d'oeil à son propriétaire qui ne bougeait pas d'un petit doigt. Tant pis, j'allais improviser. Je finis par lâcher la longe et le laisser aller où il voulait. Il s'arrêta dans la sellerie, se cabra, et finit par trouver tout seul le chemin de son box où j'avais doucement déposé du grain. Il se calmait petit à petit, mais son ventre ne cessait de respirer à toute vitesse.

« Calme toi mon beau. C'est ta nouvelle maison, je suis sûre que tu vas t'y plaire. »

Je déposai ma tête contre son épaule, et lui tendis une friandise. Il l’avala rapidement, j'allai lui laisser un jour d'adaptation avant de débuter le travail avec lui. Je me retournai vers son propriétaire, qui attendait de débuter la conversation « argent ». Je ne travaillais pas gratuitement, mais si mon coup de cœur pour lui se certifiait, j'avais le droit de l'acheter à moindre prix. Je remerciai l'homme qui faisait trois têtes de plus que moi, et le regardai partir au loin.