Box d'Eter

« Wake me. »
→ lundi 02 juillet.

Cela faisait pas mal de temps que je n'étais pas venue au bureau. Oui, je l'avais laissé tomber quelques temps, plutôt nous l'avions fermé par manque de moyens. Seychelles m'avait ce matin rapidement envoyé un texto, spécifiant que nous avions une commande d'entretien. J'étais plutôt soulagée, j'étais légèrement saoulée des cours que je devais donner. C'était donc heureuse que je me dirigeai vers mon bureau, impatiente de découvrir de qui j'allais m'occuper. Je cherchai des yeux le calendrier du jour, et découvris le nom de Morgane, qui avait inscrit quatre de ses chevaux. Une moitié était pour Seychelles, l'autre pour moi, c'était rapide et efficace. Elle m'avait laissé Eter et Quoeur, ce qui m'allait parfaitement, sachant que Quoeur était un de mes anciens chevaux. Je ne connaissais pas encore Eter et par conséquent, c'était d'elle dont j'allai m'occuper en premier aujourd'hui. Le soleil était au rendez-vous aujourd'hui, ça n'allait pas être facile de travailler dans la carrière sous des températures pareil. Je me dirigeai lentement vers le domaine d'Auresan, le domaine de mon amie. J'étais impatiente de découvrir le programme qu'elle nous avait préparé (s'il y en avait un) ainsi que du cheval, autre que mon ancien, dont j'allai m'occuper. J'arrivai sur le seuil de la porte, anxieuse. Je n'aimais pas ne pas savoir, je voulais déjà connaître cette jument. À petits pas, je cherchais désespérément le box de cette dernière. Je tombais enfin nez à nez avec elle, ses grands yeux noirs qui me fixaient. J'hésitai longuement, et finis par me résoudre à lire le post-it collé contre la parois de son box. « Eter, jument pur-sang anglais, 3 ans. Gentille, agréable à la monte et polyvalente. » c'était plutôt encourageant, vu son jeune âge. Je tendis ma main et grattai le bout de son nez qui ne cessai de chercher une friandise dans la capuche de mon sweet vert. Je ris quelques secondes, avant d'ouvrir son box le plus doucement possible. Eter recula de quelques pas, me laissant la place de me faufiler dans son box. Je me mis à côté de son épaule, et caressai sa fine encolure élancée. Elle avait vraiment un magnifique physique, un physique de cheval de course que l'on avait arrêté. C'était sûrement ça, son histoire. Je ressortis de son box, n'oubliant pas de le refermer soigneusement. J'allai lui faire un gros bon pansage avant d'aller la monter dans le lieu choisis par sa propriétaire, le programme était affiché à l'entrée de l'écurie. Je me baissai et attrapai mon sac à brosses, qui était pire qu'en fouillis. Plusieurs bonbons s'étaient glissés n'importe où, mes peignes restaient introuvables... moi et le rangement, ça faisait toujours deux, voire plus. Je posai le sac contre mon épaule et m'aventurai dans toute l'écurie, regardant chaque cheval qui faisait dépasser sa tête des grandes portes en bois de l'écurie d'Auresan. Ils étaient tous magnifiques ici, il y en avait certains dont je ne connaissais pas leurs têtes. Je me résignais à revenir vers le box de mon service du moment : celui de la magnifique pur-sang anglaise. Je passai le seuil de la porte et me replaçai au niveau de son épaule, pour débuter convenablement le pansage. Je posai mon sac à mes pieds, et fouillai désespérément dedans pour y dégoter un bouchon tout poilu. Je n'aimais pas mêler les poils blancs de certains à des plus foncés, quoique, un contraste n'allait faire de mal à personne. Le pansage débuta ainsi, sous les hauts toits de l'écurie d'Auresan. Ma toute première brosse ondulait sur les poils courts de la jument, qui se laissait bercer par mon pansage. C'était un moment symbolique que j'aimais beaucoup, le pansage. Je changeai de côté, terminant le fin corps avec cette brosse. Je la reposai dans mon sac et en pris une autre, l'étrille américaine qui me piqua vainement le doigt. Je le portais à ma bouche, aspirant la petite goutte de sang qui s'en était échappé. Ce n'était pas le meilleur geste à faire, c'était même pas très recommandé. J'ignorais l'infime douleur que je ressentais, poursuivant le pansage avec cette brosse métallique que je passai doucement contre sa peau rosée. Eter me regardait du coin de l’œil, elle n'avait pas l'habitude que ce soit moi qui lui fasse ça. Je continuai encore et encore mon pansage, ignorant l'absence de mes chevaux qui grandissait en moi. J'avais perdu l'habitude de m'occuper des chevaux des autres, il fallait que je me remette en route. Je reposai l'étrille, et sélectionnai pour finit la robe l’époussette que je venais tout juste d'acheter. C'était sans doute la seule chose encore propre de ma boîte de pansage. Je ris, tout en frottant la belle robe de la bai, qui ne bougeait pas d'un pouce. Elle était vraiment très agréable au box, j'espérais ne pas avoir à faire une trop grosse séance pour ne pas la surmener dès le début de la semaine. Car oui, pendant une semaine, je devais m'occuper de cette magnifique pur-sang anglaise. Je quittai le box deux secondes, me dirigeant vers le programme de la semaine qu'avait affiché Morgane à l'entrée de l'écurie. Aujourd'hui était prévu une séance de dressage en carrière, mon amie spécifié qu'il ne fallait pas la surmener pour son dos encore tout jeune. Elle avait raison, j'étais totalement d'accord avec elle. Je repris la direction du box, et câlinai sous bout du nez encore tout froid. Je ne m'étais pas occupée de sa crinière et de ses sabots, choses importantes pour moi. Je revins dans le box, et me munis de ma brosse à crins. Je n'avais pas le temps de les natter aujourd'hui, je voulais seulement les démêler. Je passai les piques de la brosse dans les crins, lissant en même temps la toute fine crinière qu'elle possédait. Eter restait toujours aussi calme, pourtant elle n'était pas attachée et la porte du box était grande ouverte. C'était ça, une bonne jument. Je reposai la brosse, ses crins étaient tellement fins et courts que ça ne prenait que deux secondes à s'en occuper. Je me munis cette fois ci du cure-pieds, c'était une chose importante avant la séance. Malgré mon mal de dos, je descendis le plus bas possible contre son membre, m'appuyant légèrement. La pur-sang céda rapidement, m'offrant son membre. Il n'y avait pas grand chose à curer, ça allait être rapide. Je fis la même chose sur touts les autres membres, elle était fin prête, il ne restait plus qu'à l'équiper. Je ressortis de son box, et pris la direction de la sellerie qui était non loin de là. Sa sellerie était plus petite que la mienne, elle avait en même temps beaucoup moins de chevaux, donc beaucoup moins de matériel à loger. Je cherchai rapidement la selle, et tombai nez à nez avec cette dernière. Elle avait l'aire lourde, très lourde. Je la levai quand même, et pris en suppléant un amortisseur, un tapis et son filet, qui ne comportait rien d'autre que des rondelles et un simple mors. Ça n'avait pas l'air d'être une jument qui tirait, c'était pour moi plus que parfait. Chargée comme une mule je revins vers le box d'Eter, qui m'attendait bien sagement. Je déposai le matériel à ses pieds, le matériel que j'allai bientôt pouvoir lui mettre sur le dos. Je positionnai tapis et amortisseur confortablement près du garrot, et y rajoutai la selle, dont j'attrapai la sangle sous le ventre de ma monture. Elle n'était pas difficile à sangler, à vrai dire elle était d'une finesse incontestée. Je ne serai qu'à un trou, question de ne pas la boudiner avant la séance de dressage qui nous attendait. Je pris le filet, et plaçai deux de mes doigts sur sa gencive, ce qui lui fit rapidement ouvrir la bouche. C'était parfait, cette jument était tout simplement parfaite. Je déposai un rapide baiser sur sa joue, et quittai le box, une jument juste derrière moi. La reprise de dressage s'annonçait excitante.

( carrière )

Nous revîmes ainsi de la carrière, trempées comme jamais. Non nous n'avions pas pris la douche, les pluies qui ne cessaient de se déferler en cas d'orages... non, nous étions juste trempées de sueur. Le soleil était tellement haut que les températures n'avaient cessé d'augmenter. Eter soufflait comme un bœuf, elle était elle aussi épuisée comme jamais. Il fallait rapidement que je la débarrasse de tout cet équipement qu'elle devait porter, mais aussi il fallait qu'elle prenne une douche pour enlever toute trace de sable ou autre. J'attachai rapidement les rênes à la barre d'attache, que je pouvais détacher en quelques secondes seulement. Il fallait jouer rapidement et proprement. J'ôtai la sangle des sanglons, et enlevai la selle entière ainsi que le tapis et l’amortisseur. Ces derniers étaient vraiment humides, c'était écœurant. Son dos était devenue noir ébène tellement la pur-sang avait transpiré. Je me dirigeai maintenant vers sa tête pour lui enlever le filet qu'elle portait depuis maintenant presque une heure. Je détachai la muserolle, ainsi que la sous-gorge et ôtai rapidement harnachement en cuir que je jetai au sol. Elle devait rapidement prendre une douche, ou, je le sentais, elle allait exploser. Je lui présentai de nouveau un licol, que j'attachai rapidement derrière ses oreilles. Je détachai ainsi la longe du mur, et nous nous dirigeâmes toutes deux en direction de la douche, que je n'avais encore jamais utilisé au haras de pado, et plus précisément dans les écuries d'Auresan. Je posai la longe contre mon bras et pris le tuyau d'arrosage que les propriétaires avaient passé dans un autre tuyau de fer, qui avait pour but de le maintenant droit et souple. Je gardai le jet incliné vers mon pieds droit, et ouvris alors l'eau. Une trombe d'un liquide transparent sortie, je ne m'étais pas trompé. Je passai ce jet sur les tendons fraîchement utilisés d'Eter, qui se laissait bercer par le bruit de l'eau qui coulait. Je massai alors les tendons, utilisant u n jet de haut en bas. Ça devait lui procurer un bien fou, je voulais être à sa place. Je ris quelques secondes avant de me diriger vers le ventre et l'encolure, que je nettoyais rapidement d'un coup de jet. Nous n'avions pas besoin de nous éterniser sur ces choses là. J'arrêtai l'eau, j'avais fait les deux côtés. Il ne me restait plus maintenant qu'à passer le couteau de chaleur, ainsi que de lui mettre une couverture séchante. Après tout, elle méritait largement une petite sortie au paddock pour se revitaliser. Je passai la longe d'un bras à l'autre et nous prîmes pour la seconde fois déjà la direction des écuries, pour lui enfiler sa couverture. Enfin au seuil de la porte, j'attrapai cette dernière, que j'enfilai rapidement sur le corps humidifié de la pur-sang anglaise, qui était crevée. La séance n'avait pas été longue mais je la comprenais, cette chaleur était insoutenable. Je quittai l'écurie, suivie de la jument, elle allait passer une bonne petite heure au paddock.

( paddock )

Nous revîmes toutes deux du paddock, que nous venions tout juste de quitter. Sa robe avait eu le temps de sécher, en plusieurs heures d'absence. Eter devait être vraiment contente, elle était restée plus longtemps que prévu et elle avait pu brouter pas mal d'herbe. Moi, j'étais toujours aussi morte, voire plus. Mes bras et mon dos me faisaient souffrir, mes yeux se fermaient tout seul. J'accrochai la longe à un anneau d'attache, la pur-sang n'allait ainsi plus bouger. Il fallait que je lui fasse son pansage avant de la remettre dans son box, elle était vraiment infâme. Ses membres s'étaient recouverts de boue, même son frontal était parsemé. Qu'avait-elle pu bien essayer de faire ? Je ris quelques secondes, et me dirigeai vers le box de Quoeur dans lequel j'avais laissé mon sac à brosses. Un bon pansage pour finir, et tout était joué. Morgane n'allait pas être déçu des services avec ses chevaux, car jusqu'ici, je m'en étais très bien occupé. Je pris l'étrille américaine qui allait ôter la toute première boue sur les parties charnues. La brosse glissait contre son poil peu entretenue, décidément il ne fallait pas la laisser dans un paddock elle ! Je ris, encore et encore. J'avais cette habitude dès que j'étais prise de fatigue. Ça m'aidait à déstresser et en même temps à me réveiller. Je fis les deux côtés de sa robe, et sélectionnai maintenant un bouchon, pour m'aider à éliminer toutes traces sur les antérieures. Je me promis en même temps de les rendre plus que blanches à la fin de la semaine, car elles étaient grisâtres, un gris bien pauvre et triste. Je grimaçai et en quelques minutes, éliminai toute la bai qui avaient enveloppé ses membres. Je me relevai, bien contente du résultat, et détachai la longe de l'anneau. Elle allait maintenant rejoindre son box et y passer une bonne nuit, mercredi j'étais de retour pour une autre séance.