Box de Twister

Aujourd'hui était pour moi un grand jour. En effet, en manque d'argent je m'étais décidée à postuler pour le débourrage d'un poney. Dans le bureau du centre se trouvait un panneau d'affichage où toutes sortent d'annonces se promenaient. Une retint mon intention, celle de Touch' demandant de l'aide pour les débourrage de ses poulains. L'argent gagné avec ce service que je lui rendrait me permettrais d'acheter une selle pour Pearl.
Je me rendit donc au "Domaine des Touch'", un magnifique domaine par ailleurs. Beaucoup de verdure, l'odeur de la paille fraîche, des bruits de sabots, de petits hennissement, des paddocks, des boxes... Ce bon air d'écurie me revigora et j'avais hâte de découvrir le petit poney dont je devais m'occuper.
Il s'agissait d'un shetland nommé Twister. Une tête de crapule, un air malin mais attachant, un regard intelligent. Il était doté d'une très belle robe, un appaloosa peu commun. Son poil était dans l'ensemble gris, avec sur les fesses et le dos une grande tâche blanche parsemée de petites éclaboussures marrons qui remontaient jusqu'à l'encolure mais en s'estompant légèrement au fur et à mesure qu'elles allaient vers les oreilles. On m'informa que le magnifique poney avait déjà commencé son débourrage, qu'il connaissait le port du licol, le pansage et le fait d'être mené au bout de la longe. Certes s'était déjà ça mais le travail que j'allais devoir finir promettait d'être long. J'étais désormais seule avec lui, et mon travail pouvait alors commencer.


Je posa mon sac à l'entrée de son boxe avant d'en sortir un petit licol. Heureusement que ma petite soeur montait à shetland sinon jamais je n'aurais eu de licol adapté à sa petite tête. Après le lui avoir mit, je put le sortir tranquillement de son boxe et l'attacher à l'anneau se trouvant à côté. Il fallait s'attaquer au pansage. Bien qu'il l'ait déjà apprit, il faut du temps avant qu'il comprenne tout bien, surtout pour donner ses sabots. Je lui fit donc un pansage complet même s'il n'en avait pas réellement besoin, il fallait qu'il s'habitue à toutes sortes de brosses sur lui. Je commença donc avec mon étrille, la passant en petits cercles sur son beau pelage. Il ne bougeait pas, ne rechignait pas ce que je lui faisait. Pour le récompenser il eu droit à une grande caresse le long de son encolure. Puis vint le tour du bouchon, que je passa partout, et quand je suis allé lui frotter sous le ventre il commença à se dandiner légèrement. Afin qu'il comprenne que son attitude ne me ferait pas arrêter je continuais de plus belle, lustrant à fond son petit ventre jusqu'à ce qu'il cesse de gesticuler. Ayant fini avec le bouchon, je le caressa et prit en main ma brosse douce. La fin du pansage se passa sans incident. Vint alors le tour du curage de pieds. Je savais que cette tâche était difficile car les poulains mettent du temps à comprendre qu'ils doivent donner leurs pieds. Je prit donc le boulet d'un de ses antérieurs en main, attendant qu'il me le donne. Voyant qu'il ne réagissait pas, je lui lançais un "Ton pied!", ne réagissant toujours pas, je fis basculer tout son poids de l'autre côté en le poussant légèrement sur son épaule. Il me le tendit alors, et je put gratter sans difficulté la saleté se trouvant en dessous.

-"C'est bien!"

Et ce fut la même mascarade pour les trois pieds suivant. Comme dans l'ensemble tout c'était bien passé, je lui tendit le petit bout de pain qui se trouvait dans ma poche en guise de récompense.
Ma tâche d'aujourd'hui consistait à lui faire accepter la selle sur le dos. Je prit donc celle que l'on m'avait fournit, une vulgaire petite selle de débourrage mais qui faisait très bien l'affaire. Elle était légère et ne perturberais pas trop le poney au début. J'entreprit alors de lui mettre en premier un petit tapis de selle, fort mignon par sa taille mais aussi par les petits dessins de poneys galopant qui trônaient dessus. Je le posa délicatement sur le dos, faisant bien attention qu'il le voit pour ne pas être surprit une fois qu'il l'eu sur le dos. Je mit du mou dans sa longe ce qui lui permit de tourner la tête et de voir ce que je trafiquais. Il regarda alors le tapis qui se trouvait désormais sur son dos, et d'un coup de dent le chopa pour le mettre par terre. Mais quel coquin! Certes l'attitude de celui-ci me faisait rire, et j'étais en mesure de le contrôle quand il faisait ceci, mais quand ce serons des petits qui se retrouveront à ma place, ils ne sauront pas gérer ça et l'attitude du poney les agacera. C'est ce pourquoi il fallait absolument que je l'empêche de faire ça.

-"Non Twister!"

Mon ton de voix était sévère afin qu'il comprenne qu'il s'agissait bien d'une réprimande et non d'une félicitation. Je reprit alors le tapis, l'épousseta et le replaça sur son dos. De nouveau il le regarda, et l'ôta, le tapis entre les dents. Le jeune poney allait me donner un peu de fil à retordre, mais cela pimentait un peu mon travail et ne me déplaisais pas trop. Je lui mit alors une légère tape sur le museau qui lui fit lâcher le tapis.

-"Twister! Non, tu arrête ça!"

De nouveau le ton sévère. Bien que je n'aimais pas parler méchamment aux chevaux, il fallait quand même le faire si on ne voulait pas se faire marcher dessus. Il faut d'abord se faire respecter si l'on veut obtenir d'un animal si puissant qu'il nous obéisse. Je repositionna alors le tapis sur son petit dos, et cette fois-ci il n'essaya pas de l'enlever.

-"C'est bien mon beau, tu vois quand tu veux."

Le ton de ma voix était redevenu doux et Twister réceptif à cette félicitation remit ses oreilles en avant. La tapis n'ayant pas l'air de trop le gênait je me décida à lui mettre la petite barbette sur le dos. Je m'approcha doucement de lui, la selle entre les mains, la posa doucement sur son rachis avant de voir comment il réagissait. Visiblement celle-ci ne le perturbait pas. Mais avant de le sangler et de rajouter le poids des étriers je préféra lui faire faire un petit tour comme ça. Je détacha donc la longe et le fis marcher doucement autour des écuries. Il ne réagissait pas et la selle ne semblait visiblement pas le gêner. Je le ramena donc à son boxe où je le rattacha à l'anneau. Je prit alors la sangle, la passa sous son ventre. La sensation de celle-ci en train de glisser sur son petit bedon le chatouilla et il me le fit remarquer en éjectant la selle d'un magnifique coup-de-cul. La barbette vola et atterri à quelques mètres derrière lui.

-"TWISTER!"

Il voyait que je ne rigolais vraiment pas, et il baissa la tête en signe de soumission. Je dût alors chercher la selle qui se trouvait derrière lui, la nettoyer vite fait et remettre le tapis en place avant de la replacer sur son dos. Il ne dit rien et je le félicita d'une caresse. Cette fois-ci avant de le sangler je le prévint en passant ma main sur le passage de sangle. Aucune réaction de sa part, ce qui lui valu un bout de pain. J'attrapa donc la sangle, la fit passer sous lui et commença à le sangler, doucement. L'espace entre lui et la sangle était si grand qu'un autre poney pouvait y loger, mais il fallait y aller doucement pour ne pas le brusquer au sanglage. Je lui flatta l'encolure et resserra le tout de deux trous. Caresse encore et ressanglage. Et ainsi de suite jusqu'à ce que la sangle vint tenir fermement la selle autour de son corps. Il semblait l'accepter, et comme tout à l'heure je lui fit faire un petit tour en licol au pas. Puis je chercha un endroit où le terrain n'était pas trop dur afin de le faire trotter tranquillement à côté de moi. L'apprentissage du port de la selle nous permettait de lui apprendre encore deux trois trucs en travail à la main. Il était très à l'écoute et je put faire pas-trot, trot-pas très facilement. Je ramena donc le poulain près de son boxe et le rattacha. Cette fois-ci j'ajouta les étriers de chaque côté de la selle. Les deux petits objets métalliques rajoutaient un peu de poids sur la selle, il fallait donc refaire un tour au pas, puis un autre au trot afin qu'il prenne conscience des deux étriers qui pendaient et qui bougeaient beaucoup lors de ses déplacements. Il ne fut pas perturbé par la présence de ceux-ci et tout se passa sans inconvénients. Bien sûr, il allait falloir refaire tout ça le lendemain et le surlendemain et puis après pourquoi pas rajouter le port du filet avec le mors dans bouche. Puis petit à petit, au fur et à mesure que nous travaillerons il va falloir que je lui trouve un cavalier à lui mettre sur le dos. Mais je savais que le débourrage de Twister n'allait pas être trop compliqué, il était sociable et aimait bien qu'on s'occupe de lui.
C'est une fois au boxe que je lui ôta tout, lui donnant une carotte en récompense ainsi qu'une tonne de caresses et de bisous. Je le repansa alors, prenant chacun de ses pieds et passant toutes les brosses que je possédais sur lui. Une dernière récompense, un dernier bisou et je fila ranger mes affaires et les siennes. Dans un dernier regard je lui dit au revoir.

-"On se revoit demain fripouille, ne t'inquiètes pas!"

Il fallait que je retourne au centre m'occuper de Pearl, lui aussi m'attendais. Je prit mes affaires et rejoint ma mère qui m'attendais quelques mètres plus bas. Elle me demanda comment tout c'était passé et je ne put lui répondre que très bien. Le petit Twister était un poney fort amical et agréable à s'occuper. J'étais heureuse d'avoir son débourrage comme mission.

Le lendemain, j'étais de retour pour m'occuper du jeune Twister. La veille il avait fait pas mal de progrès et il fallait tout de même tout recommencer aujourd'hui afin qu'il assimile et comprenne bien chaque geste que tous les deux nous voyions. A mon arrivée, de bon matin, la fripouille sorti la tête de son box et me laisse apercevoir l'ampleur des dégâts qu'il avait fait cette nuit. En effet, sans son si beau toupet se trouvait une bonne tonne de paille entre-lassée entre ses crins, le nez plein de crottin et la tête poussiéreuse. Il avait sûrement dût s'amuser à se rouler dans la paille propre et fraîche de son box avant de s'allonger dans un crottin qu'il avait gracieusement déposer après son repas, et ceci toute la nuit. Oh mon dieu, quel petite saleté tu fais! Va y en avoir du nettoyage mon gros, crois moi! Je le regardais, sourire en coin et déposa mon sac à côté de sa petite porte.
Mon oeuvre pouvait alors commencer. Comme hier, je sorti le petit licol du sac, pénétra dans le box du jeune poney avant de le lui présenter et le laisser mettre son nez tout seul dedans. Une fois cette action accomplie, il eu le droit à une caresse et à quelques "C'est biiien mon beau!" afin de l'encourager dans sa bonne conduite. De nouveau je l'attacha à l'anneau, et de nouveau je m'attaqua à son décrassage. Il fallait bien frotter partout afin qu'aucune partie ne soit susceptible de le chatouiller plus tard. Les trois sortes de brosses passées, je m'attaqua au curage des pieds. Une fois de plus je dût le solliciter pour qu'il me donne le pied, une fois de plus il eu quand même le droit à des tendresses car j'avais dut moins insister que la fois précédente. Désormais le plus compliqué m'attendait : Le démêlage des crins. Je prit donc ma brosse dans le sac, et en deux temps trois mouvements j'ôta un par un les petits brins de paille venus se cacher dans sa chevelure. En une bonne vingtaine de minutes le poney était propre comme un sou neuf.

-"Tu es tout beau mon grand. C'est bien tu n'as pas trop bougé."

Et sur ce je lui tendit un bout de pain et lui déposa un baiser sur le front.
Il fallait reprendre le port de la selle aujourd'hui, et puis pourquoi pas le port du filet si tout se passait bien. Je fila dans la sellerie chercher la petite barbette et embarqua par la même occasion le morceau de cuir qui lui servirait de filet. Ce n'était pas du matériel neuf et de nombreux poneys avaient déjà dût les utiliser auparavant pour le débourrage. Mais je comprenais tout à fait qu'il n'était pas nécessaire d'utiliser du matériel d'excellente qualité pour ce genre d'exercice car étant jeunes, les chevaux risquaient de les casser à tout moment. Il valait mieux donc utiliser des harnachements bons marchés mais que si jamais ils cassent on ne soit pas trop déçu. De retour au box de Twister, je recommença la mascarade du sellage. D'abord le petit tapis, qu'il n'essaya pas de dérober avec ses dents ce qui lui valut une récompense, puis la selle que je sangla petit à petit pour ne pas trop le brusquer. Il n'eu aucune mauvais réaction est j'étais heureuse de voir qu'il acceptait désormais la selle sans aucun problème. Je détacha donc la longe de l'anneau et mena le petit poney comme bon me semblait. Je luit faire le tour des écuries avant de trouver une petite bande de sable et de la faire trottiner, la selle sur le dos. Son allure était stable et la barbette ne semblait absolument pas le gêner. Pour l'habituer petit à petit à avoir du poids sur le dos, je déposa un sac de sable de cinq kilos sur son dos. Aux deux allures le poids léger du sac ne sembla pas trop le gêner, il avait certes eu un peu de mal au trot au début, mais c'était vite habituer. J'en rajouta donc un deuxième et il se retrouva avec dix kilos sur le dos. Au pas il n'eu aucun mal, sauf par moment lors des tournants, et au trot il vacillait un peu, ce qui était normal il ne connaissait pas encore la sensation d'avoir quelque chose sur le dos.

-"Aha, c'est bien Twister! Tu progresses!"

Je l'embrassa sur le nez avant de lui donner un morceau de carotte. Toujours avec ses deux sacs sur le dos je le ramena au box. Je les lui ôta avant de lui montrer le filet et le morceau métallique qu'il devrait mettre en bouche : le mors. Je défis alors la boucle du licol pour la mettre autour de sa fine encolure. Je passa les rênes au dessus de sa tête, et il eu un petit mouvement de recul.

-"Là.. Ce n'est rien Twister."

Tout en lui disant des paroles rassurantes je lui flattait l'encolure pour lui faire comprendre qu'aucun danger ne courrait. Il se détendit et me laissa faire. Je posa donc le mors sur ma paume, à côté d'une friandise, la ramenant doucement vers la bouche du poulain. Apercevant le pain, il ouvrit la bouche et le goba, en même temps que le mors. Mais il le recracha de suite, n'étant pas habitué au goût métallique et froid sur sa langue. Je recommença donc, cette fois ci en glissant mon doigt à la commissure de ses lèvres. Il ouvrit alors grand la bouche et je put y mettre le mors sans aucun soucis. Vite, je passa la têtière au dessus de ses oreilles avant qu'il ne puisse de nouveau lâcher le mors. Il le mâchouilla, tentant de comprendre ce qui lui arrivait. Comme il l'avait bien accepter, je lui caressa fort l'encolure. Je voulais éviter de lui donner à manger tant qu'il aurait ce bout de fer dans la bouche, cela lui ajouterai une difficulté. Je prit donc les rênes en main et l'amena faire de nouveau le tour des écuries au pas. Il mordillait sans cesse son mors, tentant de s'y habituer. Au bout d'une dizaine de minutes il cessa et relâcha petit à petit sa mâchoire.

-"Tu bois, rien de grave Twist'. Tu t'y habitueras, tu verras!"

Et je le ramena au box, où je lui ôta selle, tapis et filet. Il eu le droit à une carotte entière comme récompense. Il avait vraiment bien travaillé aujourd'hui. Je lui fit un dernier petit pansage afin de vérifier que rien ne clochait, le rentra au box et fila ranger mes affaires. Cette matinée c'était très bien passée et j'étais fière des progrès de mon nouveau petit protégé. J'espérais de tout coeur que mon travail conviendrais à ce qu'attendais Touch' et qu'elle serait contente de voir le cheminement que je fournissais pour faire de Twister un parfait shetland pour les gamins.
J'alla lui faire un dernier bisou, lui dire au revoir avant de partir rejoindre ma mère qui m'attendait sur le parking.