Box d'Aurore

« Rencontre »

Après ma séance de cross avec Oeil de Nuit, je décidai d'aller à mon bureau, au milieu de la sellerie, entre la graineterie et la sellerie. J'allumai la télé et je mis la chaîne des informations. Juste à temps pour voir qu'il y avait environ une heure, un gros bateau avait heurté un autre gros bateau amarré contre le quai. Le second bateau s'était enfoncé dans le quai alors que le premier s'était enfoncé dans le second. Les deux bateaux transportaient des animaux de toute sorte (vaches, boeufs, chevaux, poules, oies... et même des lamas, des dromadaires et des chameaux. Je sautai sur mes pieds et je me rendis au port, rapidement. Là, la vision fut horrible. Le premier bateau, enfoncé dans le quai, avait perdu presque la moitié de sa largeur et était presque coupé en deux par le bateau qui lui avait foncé dedans et qui avait lui aussi subi d'énormes dommages. Les deux bateaux fumaient de toutes parts, on voyait de nombreuses flammes et sur le quai, de nombreux blessés, médecins, pompiers, infirmiers, brancards... se bousculaient sans cesse, tellement pressés et ayant plus de travail qu'ils ne pouvaient en faire. Tout le monde criait, hurlait. De douleur, de souffrance... D'autres criaient des ordres et beaucoup pleuraient, cherchant leurs proches perdus ou leurs enfants... Je regardai autour de moi avec horreur. Des vétérinaires étaient là également et des hélicoptères survolaient le quai. Personne ne fit attention à moi. Je m'approchai, en faisant attention de ne gêner personne. Un infirmier me héla pour que je l'aide, ce que je m'empressai de faire. Je les aidai un maximum. Je vis qu'un groupe de cinq pompiers tentaient de calmer un jeune étalon bai, complètement affolé. Je m'approchai et je saisis la longe après qu'il ait frappé violemment un pompier et je commençai à parler à l'étalon, jusqu'à ce qu'il se calme. Je l'examinai, il n'était pas blessé. Les pompiers me remercièrent et je poursuivis mon chemin, m'approchant des bateaux. J'entendis un hennissement affolé provenant d'un des bateaux. Aussitôt, je me mis à courir et, ne prêtant pas attention aux autres, qui me regardaient comme si j'étais folle, je sautai du quai sur une surface solide du gros bateau, complètement brisé, et je me mis à courir, me guidant grâce aux hennissements affolés. J'évitai les flammes et j'avais rabattu mon écharpe sur mon nez et ma bouche afin de ne respirer que le moins possible la fumée. Je manquai de tomber plusieurs fois à cause du sol brisé qui se dérobait sous mes pieds. L'air était étouffant, je respirai avec peine. Et là, ce que je vis me plongea encore plus dans l'horreur que je ne l'étais déjà. Une jument blanche était allongée par terre. Une sorte de gros tuyau de fer était tombé sur elle. Heureusement, il était assez léger et je pus le soulever, avec difficultés. Peu à peu, il bougea et je pus le sortir de sur la jument. Puis je vis... De nombreuses coupures saignaient et la jument, se débattait très faiblement.

"Tout doux ma belle, tout doux. Ça va aller, je vais t'aider. Tout doux." fis-je à la jument.

Je m'approchai tout doucement d'elle ne lui parlant. Je m'accroupis près de sa tête et je la caressai. Puis je passai du côté de son dos et je l'aidai à se relever, tant bien que mal. Je sortis mon portable de ma poche et je tentai d'appeler quelqu'un. Impossible, le réseau était saturé.

"On va devoir se débrouiller toutes seules, toi et moi." fis-je à la jument blanche.

Lorsqu'elle fut debout, je l'aidais et je la fis marcher. Elle boitait fortement, mais il allait falloir qu'elle marche. Je retirai mon pull, ayant beaucoup trop chaud, et je l'enroulai autour des naseaux de la jument afin de lui permettre de respirer moins de fumée, même si ce ne serai pas ça. Nous marchâmes très doucement, jusqu'à ce que nous arrivions face au quai. Simplement, il faudrait que la jument saute pour me suivre. Et je n'étais pas sûre qu'elle était en état de le faire. Elle boitait énormément, elle était enflée de pratiquement partout et de très nombreuses coupures et blessures saignantes parsemaient son corps. Elle était rouge, même plus blanche. Je sautai sur le quai. La jument hésita. A ce moment là, un homme arriva. Le capitaine du bateau enfoncé dans le quai. Il me félicita et me précisa que c'était Aurore Boréale, une jument dont il venait de voir mourir le propriétaire, d'une hémorragie interne. La jument blanche, après avoir hésité, finit par sauter mais ses canons ne supportèrent pas la pression et elle s'affala sur le quai. Un vétérinaire arriva et sutura les plaies de la jument après que je les ai nettoyées. Puis il l'ausculta et me dit qu'elle avait besoin de soins presque constants. Doucement, je précisai qu'elle ne m'appartenait pas. Le capitaine me dit que si je la voulais, elle était à moi. J'acceptai sans réfléchir. Il signa les papiers puisque son propriétaire était mort et il me dit tendit des papiers. Il avait réussi à sauver le carton contenant tous les papiers de chaque animal présent à bord. Je fis marcher Aurore jusqu'à l'autre bout du quai et j'appelai une amie, pour qu'elle vienne nous chercher. Elle nous déposa au Haras de Pado et je fis marcher Aurore jusqu'au Domaine d'Éternel. Nous allâmes très lentement. Je bandai les membres de la jument et je fis également un bandage sur son garrot, attachant la bande en collier autour de son coup et sous son ventre, comme une sangle. Je bandai également ses cuisses et ses avant-bras, en plus des canons. Lorsque j'eus terminé, je recouvris tous les bandages par des bandes de polo afin de les protéger. Je nettoyai et je fis des pansements aux autres plaies, que je ne pouvais pas bander. Je mis une couverture sur son dos pour protéger son dos et ses flancs. Je nettoyai ses yeux et ses naseaux avec une éponge, puis je démêlai sa crinière et sa queue avec une brosse à crins. Je restai un long moment à la caresser et à lui parler, guettant les effets du contre-coup. Elle tremblait de tous ses membres. Je l'aidai à s'allonger comme je pouvais puis je lui administrai un somnifère. Ça l'aiderait. Suite à quoi je la laissai tranquille et je quittai son box, refermant la porte derrière moi.