box d'Esmera

« La vie n'a pas de prix. »

D'accord, j'avais encore acheté un cheval. Mais comment ne pas craquer, en voyant cette bouille ? Elle s’appelait Ésméra, c'était un trotteur d'orlov. Je ne pouvais décidément pas lutter contre dépenser mon argent pour acheter des chevaux... J'avais acheté cette jument car elle me faisait pensé à Magic. Elle était grise, comme lui, et elle manquait sérieusement de travail. C'était à peu près la même histoire, mais avec un cheval différent. J'étais sidérée par leur ressemblance... C'était à peu près le même caractère, aussi. Son ancien propriétaire m'avait tout décrit.

- Salut toi ! Je suis ta nouvelle propriétaire.

J'étais heureuse de posséder plusieurs chevaux, même si ça me revenait assez cher... Mais la vie n'a pas de prix, je me faisais plaisir et je leur faisait plaisir. Cette jument, elle me faisait quelque chose. Elle avait l'air triste, blasée. J'avais envie de lui donner la joie de vivre, et tout ce qui va avec ! Cette jument, j'avais choisi de la travailler en éthologie, quoi qu'il arrive. Monter sans mors, sans selle, dans le respect et l'amour. J'ouvris la porte du box, tranquillement. Elle découvrait son nouvel environnement. Je ne voulais pas m'imposer dans sa vie, mais avancer, avec elle. Elle me regardait, ses oreilles dansaient la valse. Je posai ma main sur son encolure, et grattouillai son garrot. Je refermai la porte du box, nous laissant dans une bulle où personne ne pourrait entrer. Je commençai le pansage élémentaire, brossant son dos et ses membres. Elle avait l'air d'apprécier, mais ne semblait pas m'apporter tant d'importance. Je sortis du box et me dirigeai vers ma sellerie. Même si j'avais acheté cette jument sur un coup de tête, je lui avais quand même préparé tout une caisse de matériel. Cette caisse contenait une couverture, un filet, un licol en cuire et plusieurs licols éthologique. Elle était servie ! Je lui mis un licol, et la sortis du box.

- Allez, viens, direction le rond de longe !

Direction → « On n'est jamais à l'abri d'une découverte. »

« Deuxième visite. »

Fatiguée, je me dirigeai vers le box de ma nouvelle recrue. Je l'avais certes acheté sur un coup de tête, je n'avais pas perdu la raison pour autant et m'occupait d'elle convenablement. C'était important, pour fonder une bonne relation avec un cheval. Aujourd'hui, c'était ma deuxième visite. La première fois que j'avais aperçu Esméra, elle était dans un pré, avec un licol en cuir. Elle n'était pas vraiment musclée, et en un coup d'oeil, j'ai deviné qu'elle manquait sérieusement de travail. Mais je savais qu'elle ferai un bon poney de loisir et un bon poney pour de petites balades. Je voulais qu'elle devienne une jument polyvalente, et une bonne poulinière. Je m'étais lancée dans l'élevage, enfin plutôt dans la reproduction. J'ouvris la porte du box d'Esmée et la saluai. Sa robe grise m'éblouissait, se reflété dans mes yeux. Je m'amusais à compter le nombre de tâches qui parsemaient son dos et ses épaules. Je finis par abandonner, et décidai plutôt d'entreprendre un bon gros pansage. Je lui mis un de mes nombreux licol, un vert pomme et l'attachai au noeud d'attache qui se trouvait dans le couloir de mon domaine. Que de changements ces temps ci : il y a deux jours, Ésméra rejoignait l'écurie de propriétaire, et aujourd'hui, arrivait dans le domaine d'Ecaussines. La pauvre devait être perturbée, mais elle n'en avait pas l'air. Je n'étais pas passé la voir la veille, mais j'étais allé faire les soldes pour tout mes nouveaux chevaux (qui se comptaient sur les doigts de la main). Une couverture allait bientôt pouvoir se poser sur le dos de cette grande et puissante jument, la mienne. Je sortis de ma boîte de pansage une étrille en plastique. Je m’étais toujours des gants pour me protéger de la poussière qui s'envolait à chaque passage de brosse. Je toussai, et malgré ma toux incessante et mes yeux qui pleurent, je continuai à lui faire une beauté. C'était important de vérifier son état physique, si elle n'avait pas mal à une quel conque articulation et quelque chose dans le genre. Elle avait l'air en bonne condition physique et morale, cette jument. Je finis par la brosser et la replaçai dans son box. Les box de mon domaine étaient beaucoup plus grand, munis d'abreuvoir automatique et de tout ce qui va avec, mes chevaux avaient plutôt une belle vie.

- Au revoir, Esmé.

« Troisième visite. »

Ésméra me vendait de plus en plus de rêve. Je la voyais tellement en Magic, mon premier amour, mon amour de toujours et de tout les jours. J'ouvris le box, en murmurant une petite chanson. La jument avait l'air de me reconnaître, ça faisait plaisir à voir. Je pris sa tête, et la déposai doucement sur mon épaule. Elle était douce, surtout au niveau des naseaux. Son souffle chaud contre mon cou me fit tressaillir. Je caressai en même temps son encolure, tâtant ses veines et soulevant doucement son doux et gris poil. Je me retirai, et me dirigeai vers son garrot. Sa race faisait qu'il ressortait plutôt bien, qu'il se voyait. Je le gratouillai, lui parlant de ma journée d'hier. Aujourd'hui, on allait se diriger vers le manège, où j'allais la monter pour la première fois, où j'allais faire du carrousel avec Happy, Seychelles et Az'ailes. Je les avait rencontré il n'y a pas longtemps, et on s'était de suite pris d'amitié l'une pour l'autre. C'était bon d'avoir des amies au haras ! Je sortis de ma boîte de pansage plusieurs brosses, que je passai délicatement sur son corps. Elle avait maintenant pris entièrement son poil d'hiver pour se protéger du froid environnent. Je sortis une nouvelle fois de ma boîte de pansage des bandes de repos, que j'entourai autour de ses fins membres. J'avais acheté un ensemble bordeaux pour la miss, cette couleur lui allait à merveille. Je me dirigeai vers la sellerie pour prendre mon tapis brodé en son nom et mon side-pull, ainsi que ma selle en cuir. Je déposai le tapis sur son dos, puis mon amortisseur en mouton blanc, et rajoutai la belle selle mixte. Je rattrapai la sangle sous son ventre et serrai la jument à trois trous, ce qui était largement suffisant pour le box. J'avançai vers la tête, et détachai mon licol plat pour enfiler le beau side-pull que j'avais acheté spécialement pour elle. J'ouvris la porte du box, ne la tenant pas, elle me suivait.

- Allez, au manège !

« Parce que l'on va s'amuser... ♪ »

La belle jument supportait plutôt bien le box. ça ne la dérangeait pas, de rester enfermer et de sortir que quand elle le pouvait. Ce box faisait parti de mon domaine, il était tout en bois. Je reniflai, et aperçu la paille salle qui n'avait pas été nettoyée depuis des jours. Je soufflai, sortis ma jument à l'aide d'un licol et l'attachai à un anneau d'attache. J'accrochai près de ce dernier une pierre de sel, que la jument lécha avec insistance. Je me retournai vers le box, et avec la fourche, enlevé les crottins et la paille souillée. Je disposais tout en jetant l'usagée dans la broute la peille propre sur les côtés du box, de façon à pouvoir apercevoir petit à petit le sol du box. Une fois la brouette remplie, je pris le balai et frottai le sol de son lieu de vie. Je ne voulais pas que la jument avale la poussière. Je jetai un rapide coup d'oeil derrière moi, puis disposé la litière propre qui se trouvait sur les côtés sur le sol nettoyé. Je remis du foin sec, et me dirigeai vers Ésméra. Je me mis à brosser son doux poil, décrottant sa robe garnie. À chaque coups de brosse, je découvrais une nouvelle tâche. J'inspectai ses membres, pius changeai de brosse.

- Hey, ma belle, que tu es mignonne !

Je curai ses sabots et passai une éponge humide autour de ses yeux et de ses naseaux. Puis, je me dirigeai vers la sellerie, et choisis un ensemble rose et gris, quelque chose que je venais juste d’acquérir. Je retournai vers Ésméra, la jument grise pommelée. Je déposai le tapis et l’amortisseur sur son dos puis la fameuse selle que je sanglai de deux trous. Je me dirigeais maintenant vers sa tête, et mis un licol éthologique de monte de couleur gris. En effet, je lui avais promis de ne jamais mettre de mors, et de travailler énormément en éthologie.

« Samedi 11. »

Samedi onze. Le soleil caché s'était enfin montré, tout le monde était content. Moi, en particulier. Je me dirigeai vers le box de ma belle jument de loisir : Esméra. Je me souvenais parfaitement du jour où elle était entrée dans ma vie. De nos séances à plusieurs, de tout les câlins que j'avais pu lui faire. Cette jument était magnifique, et extrêmement volontaire au travail. Ce n'était pas une bonne jument de compétition, ni de saut, ni de dressage, mais c'était ma jument, et c'est ça qui changeait tout. Je poussai le loquet du box, et saluai la belle. Je lui fis sentir ma main, et fis trois pas pour atteindre son garrot. Je le massai énergiquement, pour la mettre en confiance. Je venais de moins en moins voir les chevaux dont je m'occupais, j'en avais énormément. En effet, j'avais déjà presque une bonne dizaine de chevaux sous les bras. Et dire que j'avais commencé juste avec Narrow... Je souris. Je lui passai maintenant mon licol en corde pour l'emmener dans le couloir. Je sortis de ma boîte de pansage tout un tas de brosse, que je me mis à passer sur son corps. Elle avait un magnifique poil, une robe pommelée. Je savais qu'elle pouvait exceller en dressage, je l'avais déjà montée. Je me dirigeai maintenant vers la sellerie, où j'allais pouvoir trouver tout le matériel nécessaire pour commencer à l'équiper. Je pris un tapis rose posé sur une étagère, et y déposai mon amortisseur noir. Je déposai le tout aux pieds de mon cheval, et fis demi-tour pour le reste : selle en cuire noire, et mon side-pull. Les bras chargées, je caressai la jument. Je déposai le tapis sur son dos, puis l'amortisseur, avant de déposer la selle. Je pris la sangle sous son ventre et la serra à un trou. Je ne voulais pas serrer tout trop vite. Je détachai le licol et laissai ma jument en liberté, avant de lui passer rapidement un side-pull en cuire. Elle était fin prête.

( carrière )

Je rentrai, contente de ma séance avec Esméra. La belle avait fait des progrès hallucinants, je ne m'en remettais toujours pas. Je passai ses membres sous la douche, pour enlever le sable collé. Elle se sentait bien, j'étais contente de notre séance. La jument mâchouillait, je l’emmenai vers le couloir de mon domaine pour la débarrasser de tout son équipement qu'elle avait sur le dos. Une fois sans selle, elle se sentait beaucoup mieux. Esméra se secoua, se débarrassent de la sueur qui lui collait sur le dos. Je flattai son encolure, et enlevai le side-pull. Elle n'était pas faîte pour avoir un mors. Je détachai la longe de l'anneau d'attache, et la déposai sur le dos de la jument. Je me mis à marcher, elle me suivait.

( paddock )

La jument me suivait péniblement. Pour une fois, elle n'était pas très consentante. Je flattai son encolure, en prenant la direction de l'écurie de mon domaine. Là, j'attachai la longe de mon licol éthologique à un anneau d'attache. J'enlevai la couverture polaire de ma jument, et la remplaçai par une couverture d'écurie, adaptée pour le lieu où elle se trouvait. Je brossai l'encolure qui elle, était encore sale. Je déposai un petit baiser sur son naseau, et détachai la longe. Je la remis dans son box, et déposai es morceaux de sucre dans sa mangeoire.

- Bisous !

« Mardi 21. »

J'en avais marre de cette pluie qui ne cessait de tomber, de ce froid qui me glaçait le sang, oui, j'en avais marre de tout en ce moment. Mais il y avait bien une seule chose qui me donnait le sourire et l'envie de me battre : la compagnie de mes chevaux. C'était eux les premiers à qui je pensaient quand je me réveillais le matin, oui, mes dix chevaux. Aujourd'hui, j'allais m'occuper en priorité d'Ésméra, ma jument de loisir. C'était avec elle que je jouais au pony-games, ou que je faisais de courtes balades, du carrousel... J'aimais beaucoup cette jument. Elle me faisait penser à Magic, à qui je donnais beaucoup d'amour aussi.

Je poussai la porte du box et saluai la grande jument grise pomellée. Elle m'en remercia d'un signe de tête, et attendit calmement de se faire gratter le dos. Ésméra ne se fit pas prier, et fermait déjà les yeux pour s'endormir. Je rigolai, tout en continuant mes massages. Je voulais la détendre avant de m’aventurer sur le terrain de jeux. Je finissais en flattant son encolure, et me dirigeai vers la sellerie d'un pas pressé. Ma sellerie était grande, très grande. Je pris la selle de la trotteuse et choisis un tapis de couleur vert pomme. Des tapis, j'en avais pleins. Beaucoup trop, même. Mais l'avantage était que je pouvais choisir la couleur selon ma monture. De la main qui me restait, j'attrapai mon licol corde vert pomme et un bonnet pour protéger ses oreilles : je savais qu'elle allait avoir la classe. Je repris la direction du box, et sortis la jument. Je lui passai le licol et y accrochai mes rênes blanches, seule couleur que j'avais. En un coup de main je déposai sur son dos le tapis, l'amortisseur et la selle : elle était prête. « Allez, tu me suis toi, on va s'amuser ! ».

( manège )

J'étais très fière de la séance que je venais de faire avec ma belle Ésméra. Nous nous étions amusées comme des folles, et la jument avait parfaitement répondu à mes jambes. Elle était de plus en plus légère dans la bouche, même sans mors, ce qui me facilitait largement la tâche. J'étais pressée de commencer sérieusement le travail à pieds avec elle, mais le mauvais temps m'en empêchait. Je soufflai dans mes mains refroidis, et remis la jument dans son box. Je la débarrassai de tout le harnachement qu'elle portait, et enlevait rapidement son bonnet. Elle se secoua, me regardant d'un air interrogatif. Je pris la direction de la sellerie pour poser tout ça. Une fois de retour, je sortis mes brosses pour commencer un pansage.

« Dimanche 26. »

Je prenais de plus en plus de plaisir à m'occuper de mes chevaux, de plus en plus de plaisir à leur consacrer du temps. J'étais heureuse en leur présence, ça me rendait le sourire ; surtout dans les moments difficiles. Ésméra faisait parti de mes chevaux préférés. Je n'aimais pas le dire, encore moins m'en vanter, mais oui, j'avais des favoris. Dès que j'avais vu cette jument ; j'avais craqué. Ses yeux, son corps, son caractère, son orientation sportive... Oui, elle était parfaite.

J'ouvris la porte du box, faisant face à la jument au grand coeur. Aujourd'hui, la pluie nous empêchait de travailler dans le rond de longe, ou encore de partir en balade. J'étais donc de mauvaise humeur, bien trop triste de ne pas travailler dans mes lieux préférés. En effet, je détestais le manège. Ce lieu clos, où nous avions à peine la place de se taper de longs galops effreinés... Le hennissement de la trotteuse me tira de mes pensées. Je lui souris, lui caressant rapidement le chanfrein. J'adorai masser mes chevaux, ça les détendaient. Je déposai un baiser sur son encolure et lui enfilai un licol plat pour la sortir de son box. J'attachai rapidement la longe, serrant bien le noeud. Je me dirigeai maintenant vers la sellerie, où je pris ma boîte de pansage : j'allais lui offrir un beau nettoyage. Je retirai la couverture d'écurie qu'elle portait sur le dos et débutai un long nettoyage. Avec mon étrille américaine, je débarrassai son poil de la terre qu'elle avait sur sa robe. Je fis la même chose avec plusieurs brosses, avant de remettre Ésméra dans son box.

- Bisous ma belle, désolé, je n'ai pas trop de temps là.

« 'Cause I need you ! »
→ Entretien, dimanche premier.

» Hey, ma petite Esméra. Que de plaisir de te revoir, que de plaisir de te toucher, cela faisait si longtemps... Si tu savais comme tu m'a manqué ! Tu le sais, ça ? Je peux enfin m'occuper de toi, après un mois sans t'avoir travaillé. Cela faisait si longtemps, j'ai du mal à te reconnaître... Que tu as changé. Ta robe n'est plus la même, tu es plus claire, mais tu as un regard triste, et un corps pour le moins mal entretenu. Comment puis-je faire pour me faire pardonner ? Un baiser suffirait-il à te redonner un peu la joie de vivre ?

Je me réveillé en sursaut, continuant d'entendre mes paroles. Elles résonnaient dans ma tête, ne voulant pas s’arrête. Je me frappai, m'assurant que ce n'était pas un rêve. Je posai mes pieds encore endormies sur le sol glacial, que m'assurait une nouvelle fois que j'avais tout les sensations. Je regardai mon réveil, il était six heures, bien trop tôt encore pour me diriger vers le haras. Je jetai mon pyjama sur le côté de mon armoire, et enfilai ma culotte de cheval et le premier pull qui me tombait sous la main. Le mélange n'était pas harmonieux, mais à quoi bon être beau, pour monter à cheval. Je sortis de ma chambre, faisant attention à ne pas réveiller ma mère. J'enfilai rapidement mes boots et remontai la fermeture éclair de mes chaps, un sac à dos vivement posé sur mon dos. Les clés dans ma main gauche, j'écrivais rapidement un mot à ma mère pour la rassurer, et le collai grâce à un aimant sur la porte du frigidaire. Je quittai ainsi la maison familiale, conduisant la vielle caisse qui me servait de moyen de transport.

J'arrivai enfin au haras, ne m'arrêtant pas une seule seconde pour dire bonjour aux gens. Il était encore tôt, mais le soleil d'été s'était déjà levé. Je me dirigeai vers le domaine d'Ecaussines, où siégeait mes dix-huit chevaux. Je cherchai du regard le box d'Esméra, qui n'était pas tellement loin de la porte d'entrée. Je poussai rapidement la porte, et tendis ma main, espérant qu'elle ne m'est pas oublié. C'était en effet ma plus grande crainte. Cela faisait un peu plus d'un mois que nous nous étions pas touché, ni vu. Pourquoi ? Je ne le savais pas, je l'aimais tellement cette jument. Je déposai un baiser sur son nez, qui ne cessait de souffler. Cet air chaud, qui hérissé mes poils. Je gigotai un bon coup. Je pris la direction de son garrot, et mis à le frotter intensément. Je vis ma jument fermer les yeux, se laisser aller, au gré de mes massages. Je remontai vers l'encolure, et lui demandai de baisser la tête. J’exécutai de beaux mouvements, des mouvements amples qui devaient faire du bien. Au bout de plusieurs minutes de massages, je décrochai le licol qui était posé contre un porte filet, et l'enfilai rapidement à la trotteuse. Peut être qu'elle n'avait pas une carrure sportive, mais qu'est ce qu'elle était belle ! Je la sortis de son box, et passai quelques temps à ses côtés, histoire de la contempler. Je finissais par attacher la longe à un des anneaux d'attaches, et déposai de nouveau un baiser sur son dos. Je me mis à le masser soigneusement, voulant lui offrir un peu de confort. Elle était bien, elle était reposée, comme elle l'avait toujours été. Je m'écartai de quelques mètres, et pris mon sac à brosses, pour un petit pansage qui n'allait servir strictement à rien. La puce n'était pas sortie depuis un mois, je voulais qu'elle retrouve les paddocks pour au moins quelques heures. Je pris une étrille américaine, et me mis à la frotter contre son doux poil. Les poils tombèrent, par paquet de dix. Elle ne devait pas avoir chaud, avec le vent frai qui commençait à revenir. Je haussai les épaules, tout en continuant le rapide pansage. Petit à petit, nous pouvions apercevoir la robe plus foncée de l'été. En effet, elle avait tendance à foncer aux beaux jours. Je flattai son encolure, et lui curai les quatre sabots pour terminer. La longe se retrouva très rapidement dans mes mains ; en direction du paddock. Elle était excitée, mais attentionnée.

( paddocks )

Elle s'était plu, cela de voyait. Elle avait l'air beaucoup plus sereine, beaucoup plus heureuse et épanoui. J'étais contente pour elle, car je savais très bien que cette verdure et ces vastes prairies l'avait manqué. Je déposai un baiser sur son encolure, prenant la direction de notre écurie. J'allai de nouveau lui faire un petit pansage, vite fait, pour montrer que je tenais à elle. Ce n'était pas histoire de la brosser ; même si elle était toute verte. Je voulais juste vérifier qu'elle n'est pas de blessure, qu'elle se porte bien. J'attachai la longe à un des anneaux d'attaches, et sortis mes brosses de mon sac. Je les passai une à une sur le corps peu musclé de la trotteuse, et curai ses quatre sabots. Je la remis finalement dans son box, le sourire aux lèvres.

» Je te promets que demain tu retournes dans ton paddock !

« Cause it's you and me and all of the people. »
→ Soins, dimanche 29.

« Et si je m'occupais de toi ? Ça te plairait ? J'ai prévu de faire une petite séance de dressage aujourd'hui, comme tu les aime. Je suis sûre qu'un jour on quittera le domaine pour au moins un terrain de concours, c'est évident vu ton talent dans cette discipline. »

Le sourire était présent sur mes lèvres aujourd'hui. Ma mère ne m'avait pas vu aussi joyeuse depuis plusieurs semaines déjà, mais là, je ne pouvais retenir touts mes sentiments logés en moi. J'ouvris calmement la porte du box de la jument grise pommelée, qui m'avait bien sûr reconnu. Cela faisait un petit mois que je n'étais pas venue la voir malgré mes promesses. Je décidai de me concentrer seulement sur elle, et de ne pas me plaindre pour aujourd'hui. Je refermai la porte derrière moi, et attrapai le licol plat de couleur vert pomme que j'avais soigneusement accroché à son mur de box par un petit clou. J'ouvris la boucle, et présentai l'objet à la jument, qui poussa avec délicatesse son nez dedans. Je refermai, réglant le licol à sa taille. La longe me glissait dans les doigts, le licol était plutôt jeune encore. Je sortis la belle trotteuse de son box et l'attachai dehors, devant l'endroit où elle avait l'habitude d'être. Devant nous s'étendait des kilomètres de forêt, et je savais que derrière ces verdures il y avait la plage et qu'un jour nous irions, toutes deux. Je me retournai vers ma jument qui trépignai d'impatiente d'avoir son pansage. Être belle avant sa séance, elle aimait ça ! Je me penchai et ramassai le sac de pansage de couleur bleu et marron. J'en sortis l'étrille américaine, que je présentai d'abord à la jument avant de commencer à la passer sur son corps. Elle avait plutôt l'air d'apprécier, du moins elle ne détestait pas ça, loin de là. Je reposai la brosse à ses pieds, et m'éloignai en direction de la sellerie pour reprendre mes élastiques.

« Je vais te faire belle. »

Même sans mes tresses, Esméra était pire que magnifique. Je me munis du bouchon, et brossai énergiquement sa crinière qui manquait énormément de soin. Un damier lui irait bien, à cette bombe sur pattes. Je démêlai énergiquement les crins de couleur gris ; que j'avais préalablement mouillé pour une meilleure souplesse. Après notre séance de dressage, madame aurait bien le droit à la douche ! Je déposai un baiser sur sa grande encolure et plaçai à plot sous mes pieds pour être plus haute. Placée au dessus de ses oreilles, j'avais ainsi une meilleure chance de réussir mon tressage. Le damier était très simple à réaliser, nous n'avions pas besoin d'énormément de temps. Mes élastiques à ma gauche, je délimité les crins en plusieurs parties impaires. J'en accrochai par deux, nouant les crins par un élastique de couleur gris, assortie à Esméra. Rapidement, mon damier était tressé, et ma jument embellie. Un dernier passage de brosse sur le corps finaliserait le tout. Je choisis le bouchon, que je passai le plus rapidement possible sur le corps musclé de la jument. La trotteuse fermait les yeux, se laissant bercer par les coups de brosse qui fusaient sur son dos. Je finis par claquer doucement mes mains, me débarrassant de la poussière. Nous allions maintenant nous préparer pour notre séance de dressage.

Je me dirigeai vers la sellerie du domaine, la sellerie de l'écurie extérieure. Toutes les selles et filets s'y trouvaient, ainsi qu’amortisseurs et tapis. Les couvertures étaient déjà dans les box, utile quand nous avions plusieurs chevaux à couvrir. Je me dirigeai vers le nom étiqueté « Esméra », et pris la selle qui était posé sur le porte-selle. J'attrapai le side-pull en un coup d'épaule, ainsi qu'un tapis vert pomme que j'avais l'habitude d'utiliser avec ma jument grise pommelée. Je me dirigeai ainsi vers le box de la concernée, chargée comme une mule au travail. La trotteuse m'attendait sagement, tressée et nettoyée comme pour un concours de beauté. Je déposai le tapis sur son dos, ainsi que la selle et coinçai entre eux deux l'amortisseur en laine de mouton. Je rattrapai la sangle sous son ventre et sanglai d'un seul trou, suffisant sachant que nous n'étions pas encore dans le manège. Je finissais par détacher le licol plat et enfilai le filet à la belle grise, nous étions fin prêt à partir.

( manège )

Notre séance s'était déroulée à merveille. Nous avions bossé comme jamais, sur des cercles et des reculer. Une bosse en dressage ? Oui, cette jument n'était plus pour moi une jument de loisir mais une jument de dressage. Le sourire aux lèvres j'enlevai rapidement le side-pull de sa tête, la laissant en liberté dans mon écurie. J'avais confiance en elle. Je lui passai finalement le licol plat que nous avions utilisé ce matin et attaché à l'anneau la longe qui avait du mal à se plier. Des séances comme ça, j'en voulais touts les jours. J'enlevai la selle, le tapis et l'amortisseur de son dos, déposant le tout dans la sellerie de l'écurie extérieure. Je finis par remettre la jument dans son box, elle n'était pas sale et n'avait pas besoin d'un coup de douche pour une fois.

« Au revoir, ma belle. »