box de Nangaye.

« Dimanche 12. »

Nous étions dimanche, un dimanche glacial. Aujourd'hui j'avais reçu un texto de l'éleveur chez le quel j'avais craqué pour une petite pouliche blanche. Ce texto disait qu'il venait me l'apporter, me la vendre. J'étais pire qu'impatiente, mais je si je savais déjà qu'elle allait me donner du fil à retordre. J'entendais justement le bruit des roux de voitures sur les graviers. Je me retournai, et me précipitai dans la grande court : un quatre-quatre noir tiré un petit van d'une demie place. J'adressai un signe de main au conducteur, et m'approchai de l'arrière du véhicule une fois ce dernier immobilisé. Le conducteur descendis, me serrai la main et ouvris la porte du van. Je ne voyais que la robe blanche de la pouliche, souillée par des tonnes de crottins. J'avais entendu des rumeurs sur l'endroit où était née Nangaye, des rumeurs qui faisaient froids dans le dos. Elle était née dans une ferme délabrée, sans aucun contact avec l'humain jusqu'à maintenant. La pouliche cabra face à son propriétaire, et rua de plus belle. Je me dépêchai d'attraper la longe enroulée autour de son encolure malgré les levés incessants : elle était terrorisée. J'essayais de la calmer au son de ma voix, le plus doucement possible. Une fois à peu près calmée, j'exerçais une petite pression sur la longe pour l'emmener vers l'écurie de mon domaine, où elle allait grandir. Ce nouvel environnement lui faisait peur, elle avait peur. Elle était visiblement récemment sevrée, et pas encore bien remise de cette étape. Je caressai son encolure, manquant de me prendre un coup de pied. J'ouvris un de mes box, et la lâchai dedans. Je la regardai maintenant évoluer en liberté, tout doucement. Je lui laissai quelques nuits pour s'habituer à ce nouvel environnement, avant de passer aux choses sérieuses. Je passai mes mains entre les barreaux, mais Nangaye ni fit point attention. Je soufflai un bon coup, et me retournai, me bouchant les oreilles pour ne pas entendre les cris de la pouliche terrorisée.

« Dimanche 19. »

Je lui avais laissé laissé une semaine pour qu'elle puisse s'habituer à son nouvel environnement. La dernière fois que je l'avais vu, Nangaye avait été terrorisée, je ne pouvais supporter plus longtemps d'entendre ses cris. J'avançais, regardant mes pieds. L'un après l'autre, ils me faisaient avancer d'un mètre à chaque fois. J'étais maintenant devant le box de la petite pouliche, j'avais peur. Je me mis sur la pointe des pieds, ne pouvant la voir tellement elle était petite. En me voyant, elle recula et se mise à se cabrer. Elle ne connaissait pas l'humain, elle en avait bien trop peur pour apprendre à l'apprécier. Je voulais rester là, jusqu'à ce qu'elle arrête d'avoir peur, qu'elle s'habitue à ma présence. J'ouvris doucement le box, ne voulant l'effrayer d'avantage. La jument se réfugia au fond du box, en se cabrant dès que j'osais m'approcher un peu d'elle. Je tendis ma main, pour qu'elle s'approche. Malgré mes efforts, elle n'osait bouger un pied, et continuait à me fixer. Je soupirai, déçue de sa réaction. Je m'agenouillai. pour être à sa hauteur. On m'avait toujours dit d'essayer de me mettre à la place du cheval, d'être un homme cheval. J'essayai de trouver des signes de soumission, de confiance. Mais Nangaye n'était pas du genre à se soumettre. Je soupirai, bien trop déçue pour espérer ne serait-ce qu'un petit peu. J'enlevai ma veste, imbibée de mon odeur, et la laissai dans le box. J'avais déjà fait ça lors de mon précédent débourrage avec mon poulain Ecume, et j'étais plutôt fière du résultat final. Je me retournai, et pris la direction de la cour du haras pour fêter l'arrivée d'une autre pouliche.

« Samedi 25. »

Nangaye était couché sur mon blouson quand j'ouvris doucement la porte du box. ça avait semblé être une bonne idée avec Écume, et ça avait aussi marché avec ma nouvelle petite pouliche blanche. J'aimais beaucoup cette technique. Le cheval s’imprègne de votre odeur, et ne vous vois désormais plus comme un prédateur. Une amie avait fait une blague sur le fait de laisser une veste comme ça dans un box, elle imaginait que je la retrouverai déchirée en lambeaux, nous avions beaucoup ri.

- Salut ma belle !

La jument se leva, tramblottante. Elle tenait à peine sur ses jambes tellement la peur l'envaissait. Je voulais pourtant ne pas lui faire de mal, mais juste la caresser, lui montrer que je suis faîte pour être avec elle et non contre elle. Petit à petit, elle semblait s'approcher. Elle tendait son encolure, voulant me sentir. C'est là que le pouvoir de la veste pouvait faire effet. La jument risqua encore quelques pas, et m'effleura la main. J'essayai de ne pas bouger, de rester calme et de faire des gestes lents et calmes pour ne pas l'effrayer. La pouliche détourna le regard, et revint vers moi, pour me toucher cette fois ci. J'avais senti son souffle chaud sur la main, c'était comme ça que toutes les histoires commençaient. Elle se rapprocha encore un peu de moi, et se dirigeai vers mon visage, qu'elle sentit. Au moment de respirer, elle sursauta, et comprit enfin que je n'avais pas de quoi lui faire peur. Elle se retourna, et repris son occupation de l'arrivée. Je me rapprochai petit à petit, voulant caresser son chanfrein. Elle me fit face, bondissant en l'air. Le moindre bruit lui faisait peur. Je claquai de la langue, voulant l’intéresser. Je pu enfin effleurer son chanfrein, juste un court instant. Je reculai, et m'appuyai contre le mur. Je voulais faire partie de sa vie, rester dans son box, me fondre dans le décor. Je savais qu'elle était légèrement curieuse et qu'elle allait venir me voir, petit à petit. Et en effet, les résultats se faisaient déjà sentir : la pouliche me regardait, hésitant encore. Je ne bougeai pas, attendant que ce soit elle qui face le premier pas, j'avais peur d'aller trop vite. Nangaye fit deux pas, et était maintenant à mes pieds. Elle les senti longuement, et et mordit le bout de mon pied. Je le bougea un petit peu, lui demandant d'arrêter. Elle regarda alors mes mains, et s'en approcha, curieuse. Je caressai maintenant son chanfrein, essayant de simuler les léchouilles qu'avait fait sa mère à la naissance.

- Voilà, c'est bien.

Je l'ai légèrement touché, et caressé rapidement le chanfrein. Elle ne me fait pas totalement confiance, mais commence à me connaître et à être curieuse (me regarder, venir me voir...).

« Dimanche 26. »

Je me précipitai vers l'écurie de mon domaine, mouillée jusqu'à l'os. La pluie ne cessait de tomber, mais surtout elle m'empêchait de travailler mes chevaux à l'extérieur. Je soufflai sur mes mains pour les réchauffer et les frottai finalement sur mon pantalon bleu et gris d'équitation. Je me dirigeai de suite vers la petite Nangaye, pouliche qui me donnait du fil à retordre ces derniers temps. Je venais la voir tout les jours pour qu'elle s'habitude à ma présence, qu'elle m'accorde un peu de sa confiance. Je passai une main entre les barreaux, mais cette fois ci, elle vint me sentir. C'était la première fois qu'elle venait directement me voir, je ne savais comment réagir. Je retirai ma main ou ouvris la porte du box en poussant le loquet.

- Coucou ma belle, alors, comment tu vas ?

La jument recula, encore bien peureuse. Je m'assis pour me mettre à sa hauteur, et lui tendis une fois de plus ma main. La jument bougea les oreilles, hésitant. Je claquai de la langue pour l’appâter : je ne voulais pas lui faire de mal. Je savais que c'était encore très dur pour elle d'accorder sa confiance à un humain, elle ne nous connaissez que depuis quelques jours. Petit à petit, je le voyais se rapprocher. Je lui caressai son chanfrein, puis son dos. La petite puce hennit, appelant le cheval d'à côté. Ma deuxième pouliche répondit, elles s'entendaient bien toute les deux. Je souris, voyant qu'elle essayait de sauter par dessus le mur pour rejoindre Slim Pearl.

- Tu l'aimes bien hein ?

Je caressai alors ses pâtes, je me m'étais en quête d'endroits sensibles. C'était en quelque sorte le jeu de l'amitié, mais il fallait faire deux fois plus attention : la jument était encore bien peureuse. Petit à petit, elle se détendait, se laissant toucher et caresser. Je voulais la quitter sur du positif. Je me relevai, essayant de ne pas la perturber par ma grande taille. Je déposai des friandises dans le seau où je lui donnai ses graines, et lui lançai un joyeux "bisous ma belle".

J'ai réussi directement à la toucher (un peu partout d'ailleurs), j'ai fais le jeu de l'amitié. Elle commence donc à me faire confiance et à vouloir venir me voir !

« Lundi 27. »

Une fois de plus, la pluie ne cessait de tomber, j'en avais marre. Je ne pouvais pas travailler mes chevaux dans le rond de longe, mon lieu préféré. J'était à bout, fatiguée de mes deux journées sans avoir fermé l'oeil. Je poussai la porte du box de Nangaye, qui me donnait chaque jour un petit peux plus sa confiance. Je me mis à quatre pâtes, à sa taille. La jument recula au fond du box, j'étais maintenant habituée... Je m'appuyai sur le mur, assisse sur le foin souillé. La jument s'approcha de moi, me sentant de la tête au pied, une nouvelle fois. Je n'avais pas le courage de bouger, encore moins de la caresser.

- Salut ma belle...

La petite jument fit le tour. Elle visita avec ses naseaux mes jambes, mes bras, mon torse, puis mes poches de manteau. Je ris, ouvrant l'une d'elle. Les chevaux avaient un odorat très développé, beaucoup trop à mon goût ! Je sortis une friandises et tendis ma main. Nangaye ne voulait pas venir chercher la récompenses à l'intérieur. Je continuai à tendre le bras, jusqu'à ce qu'elle approche et pousse le bonbon à la menthe sur le foin. Mais il était tellement petit qu'il s'était glissé dans le amat de paille. Je souris, en sortant un autre. Cette fois ci, je mis mes deux mains pour éviter que ceci se reproduise. La pouliche prit doucement la friandises, et la mâcha, en me regardant du coin de l'oeil. C'était ma petite victoire du jour, j'étais fière d'elle. Je me relevai, et sortis du box, le sourire aux lèvres.

Aujourd'hui elle est venue chercher une friandise dans ma main, et me fait de plus en plus confiance. Elle ne tourne plus le dos quand j'arrive, elle est plus attentive et beaucoup moins hésitante !

« Mardi 28. »

Nangaye. Cette pouliche, je savais qu'un jour elle me ferai confiance, malgré sa peur envers l'humain. Je savais qu'un jour je pourrai la monter, et chevaucher avec elle sur son dos. Malgré ces certitudes, j'avais encore bien de mal à la toucher. Alors je restais assise contre le mur du box, attendant qu'elle ne vienne de sa propre initiative. Mais cette technique commençait sérieusement à fonctionner ; la pouliche ne semblait du moins pas indifférente. Je sortis une friandises de ma poche et l'invitais à venir vers moi, lui tendant. Je l'avais mise dans ma main, pour qu'elle la prenne à l'intérieur et comprenne que mes mains n'étaient pas méchante. La pouliche hésita, n'avançant que de quelques pas. Je l'encourageai de la voix ; essayant de ne pas trop bouger. Nangaye prit la friandises, et s'éloigna, au fond de son box. Je répétai l'opération deux fois, avant de poser les friandises sur mes jambes.

- Allez, viens les chercher celles ci !

Je ne savais pas encore si elle allait venir, je prenais de gros risque cette fois ci. Elle connaissait juste ma voix, et mes mains, rien d'autre. Cependant, la gourmandises prit le dessus. Je ne voulais pas la gaver et l'habituer à en donner régulièrement, mais la petit approcha assez rapidement, soufflant sur moi. Les bonbons bougèrent, s'écartant les uns des autres. Nangaye plongea la tête et engloutit les quatre bonbons à la menthe en quelques secondes. Je souris, et tendis ma main sans récompense. Je pouvais toucher sa robe, sans qu'elle ne me morde ou ne cherche à s'enfuir. Elle comprenait petit à petit que nous étions faîtes pour s'entendre.

Pareil que la veille : travail de confiance, avec l'aide de quelques friandises. ça avance de plus en plus, mais pas encore pour réussir à passer le licol. ^^

« Jeunesse, âge du possible. »
→ Soins et licol, vendredi deux.

Je n'avançais pas très vite avec Nangaye, au contraire, j'allais très doucement. Mais il le fallait bien, car je ne voulais pas trop la brusquer. Je poussai délicatement le loquet qui renfermai la petite puce dans son box, et ouvris la porte en faisant le moins de bruit possible. La petite pouliche se tourna vers moi, me regardant avec des yeux interrogateurs. Elle s'approcha directement, me sentant une nouvelle fois. Elle connaissait maintenant mon odeur, et m'offrait de plus en plus sa confiance depuis qu'elle avait comprit que mes mains n'étaient pas là pour lui faire de mal. Je pouvais maintenant la caresser un peu partout, et commencer les différentes étapes du débourrage.

Je sortis de ma poche le licol plat de taille poulain, et de couleur bleue. J'utilisais toujours ce licol, vu que j'en avais juste un seul. Je le roulai dans ma main, et lui fis sentir. La pouliche recula, comme à chaque chose nouvelle que je lui présentai. Je caressai sa robe, le licol pliait dans tout les sens dans ma main. J'étais persuadée que si elle appréciait mes mains, elle allait apprécier le licol. Je la récompensai, elle se laissait faire. Pour ne pas aller trop vite, j'arrêtai de suite, et laissai le licol dans le coin du box pour qu'elle puisse le sentir. Je déposai du grain dessus, et quittai le box de la jument, contente du peu de ce que nous avions fait aujourd'hui.

- Allez, je te laisse ma Nangaye.

« Jeunesse, âge du possible. »
→ Licol, mardi six.

Le licol. Ce n'était pas facile pour un poulain, en effet, mais je n'allais pas du tout vite avec mes deux pouliches. J'avais réussi à faire accepter le licol à Ecume en seulement quelques minutes, c'était là que je me dis qu'il était vraiment très mignon. Nangaye, elle, l'avait juste senti dans son box, rien de plus. Mais je contai bien passer à l'étape supérieur : passer cet objet effrayant sur son corps de pouliche. Je poussai la porte du box, et saluai la belle crème.

- Coucou ma belle !

Elle était maintenant habituée à moi, elle venait tout de suite me voir, me chouchouter, me faire des bisous et des câlins. De ce côté là, j'étais contente de l'avancé de l'histoire. Il y encore quelques jours, il était impossible de l'approcher, sous peine de se prendre un coup de sabots. Aujourd'hui elle était pot de colle, me suivait, contente d'avoir "une amie". J'avais d'ailleurs trouvé une petite technique pour lui faire accepter des choses que Slim Pearl avait déjà acceptée, ces deux là s'adoraient. Je caressai l'incroyable encolure de la petite peureuse, et me relevai pour aller chercher le licol. Il était toujours à la même place, mais elle semblait l'apprécier beaucoup plus. Je le roulai dans mes mains, et le passai tranquillement sur son dos. Ma main droite l'habitué à cet objet, mon autre main rassurait la jument. Je lui chuchotais des mots doux, voulant à tout prix la mettre dans de bonnes conditions. Je détendis petit à petit mes doigts, laissant le licol se déplier. Nangaye sursauta, se réfugiant au fond du box. Je l'invitai à revenir vers moi, une friandise en récompense. La jeune jument l'englouti, se remettant dans la même position qu'il y a encore quelques secondes. Je recommençai l'opération, laissant le licol pendre sur sa robe. Je le posai sur son dos, caressant son encolure. Je lui fis sentir l'objet bleu, le posant sur le sol. Elle baissa sa tête, le sentant, ne trouvant rien d’exceptionnel. Je me mis alors à caresser sa tête dans tout les sens pour vérifier qu'elle soit bien désensibilisée. Je repris le licol dans mes mains, et réfléchis quelques secondes. J'allai fonctionner selon la méthode d'une femme qui étudie le comportement des chevaux. Je mis le licol en position initial, près du nez de la jument. Ne la voyant pas bouger, je le reposai par terre, caressant son encolure. Petit à petit, je l'emmenai plus près de son museau, fractionnant les étapes pour mettre le licol. J'arrivai maintenant à fermer presque le licol, je le retirai aussitôt. J'aimais beaucoup cette technique, elle était pleine de douceur et marchait avec tout mes poulains. Je caressai son encolure, et finis par boucler le licol. Je me relevai de suite, et sortis une friandise que je lui tendis. Une fois engloutie, je retirai le licol, ne voulant pas la gaver.

- Que je suis fière de toi !

J'ai réussi à boucler le licol sur sa petite tête de démon ! J'ai fais une méthode pleine de douceur, qui aide à finir rapidement cette étape. Je ne lui ai pas laissé longtemps pour ne pas la "saouler" avec ça. (:

« Jeunesse, âge du possible. »
→ Brosses, mardi 27.

Nangaye. Aaaah, cette pouliche. Elle ne cessait de m'en faire baver. Toujours en train de me donner du fil à retordre, à bouger, lutter, avoir peur... Je ne savais plus comment réagir avec elle. Pourtant, je sentais que petit à petit, j'arrivais à atteindre sa confiance. En effet, j'avais déjà réussi à boucler le licol sur sa fine tête, et j'étais en voie de m'occuper des brosses : c'était le programme du jour. Elle commençait à se faire vieille, et c'était l'âge parfait pour la désensibiliser.

Je poussai la porte de son box, un mélange d’appréhension et d’excitation grandissait en moi. Je grimaçai, me tordant de douleur, pliée en deux. J'étais décidément bien trop stressée pour pouvoir terminer ma leçon du jour dans le calme. Je me penchai, et fis sentir ma main à ma pouliche. Elle grandissait à vue d’œil, en effet ! Elle dépassait maintenant mon nombril, ça allait devenir une grande jument. Son père n'était pas très grand, mais sa mère, c'était le contraire. Je savais qu'elle n'allait pas avoir un caractère très facile vu celui des parents, mais je trépignai déjà d'impatiente ! Je lui tendis un petit bonbon à la menthe, spécialement pour les équins. Je sortis le licol plat de ma poche, et lui passai rapidement autour de la tête. Je l'avais déjà fait plusieurs fois, dans le but de vraiment l'habituer. Je souris, voyant qu'elle ne résistait plus. Je tirai sur la longe, et la sortis de son box de fortune. J'attachai cette dernière à un des anneau d'attache, et m'éloignai de quelques centimètres pour contempler son corps naissant. Elle était méconnaissable ! Je me rapprochai, et me penchai pour récupérer les brosses que j'allais utiliser en ce jour pour conclure son débourrage. Je sortis une petite brosse à sabots, et la lui fis sentir. Je la vis reculer, se cabrer, et finalement se calmer, voyant que cela ne bougé pas. Elle était tellement peureuse cette pouliche ! Je passai tranquillement la brosse du côté dur sur sa robe, ne voulant pas de suite passer le côté dit poilu. Elle trouvait ça pire que désagréable. Je n'arrivais pas à la calmer, même en lui faisant comprendre que si elle arrêtait, j'arrêtais aussi. Petit à petit, elle se calma, mobilisant sa croupe. Je la caressai à l'aide de mes mains, et arrêtai la pression de la brosse. Je récompensai ensuite par une parole, et un sucre. Je passai de nouveau la brosse sur sa robe mais cette fois ci de l'autre face. Je récompensai, encore et encore. Sans savoir pourquoi, elle était plutôt calme en ce jour. Je grimaçai, terminai rapidement le pansage par le brosse douce. Je la félicitai, et la remis dans son box, contente d'elle.

» C'est très bien ma petite Nangaye !

Je l'ai habitué aux brosses, donc généralement nous avons terminé le pré-débourrage de la puce. Elle était légèrement excitée, pas facile à magner, mais nous avons finalement conclu cette séance par le passage de deux brosses différentes. ^^

« Joyeux anniversaire ! »
→ Soins, samedi sept.

» Happy Birthday toooo you. Happy Birthday toooo you. Happy Birthday toooo you.

Un chapeau sur ma tête et un sur les oreilles de la jument, je sortis mon appareil photo et pris une photo pour fêter ses trois ans, que j'attendais depuis bien longtemps. Elle allait maintenant pouvoir être monté, enfin ! J'allai pouvoir poser mes fesses sur son dos, mais il y avait encore de longs mois de travail devant nous. Je caressai son encolure, et sortis des friandises, que je lui tendis dans le creux de ma main. Cette dernière l'engloutit, n'en laissant pas une miette. Je me jetai dans son encolure, et respirai ses poils, qui tombaient par poignée. Je m'écartai quelques secondes, et me mis au niveau de son garrot, dans le but de lui procurer quelques séances de massage. Je déposai un baiser sur son dos, et sortis le fameux licol que j'allais lui offrir pour son anniversaire. Il était en cuir, gravé en son nom, un cadeau qui m'avait coûté cher. Mais la vie n'avait pas de prix ! Je lui passai par dessus les oreilles, et admirai le résultat. Cette jument était magnifique ! Je flattai son encolure, et passai une longe noir dans l'anneau. Je sortis la jument arabe, et attachai l'équipement à un anneau.

» Que tu es belle !

« Happy Birthday. »
→ Box, vendredi 18.

Je refermai rapidement le box d’Écume, le laissant exactement à l'endroit où je l'avais découvert le matin. J'allai maintenant m'occuper d'un autre cheval, mais je ne savais pas encore de qui. Je décidai alors de me diriger vers le club house, pour tirer au sors. Je fermai doucement mes yeux, et me plaçai face à mon tableau de monte, mon emploi du temps équestre. Je tournai alors deux tours sur moi même, et gigotai mon doigt de haut en bas. J'ouvris alors les yeux, et stoppai tout mouvement. Nangaye. Le hasard avait choisi, et il avait plutôt bien choisis. Le sourire sur mes lèvres, je me dirigeai alors vers le box de la concernée. Son débourrage n'avait même pas commencé, et nous avions pris pas mal de retard. Je m'en voulais, quelque peu... J'arrivai enfin à la hauteur des écuries extérieures. La jument avait sa tête de sortie, je la voyais de loin. Sa tête blanche, parsemée de quelques tâches un peu partout... Une beauté du ciel. Dès que je fis un pas en sa direction, elle recula au fond de son box. Elle avait encore du mal à me faire confiance, mais ça allait venir, ça allait prendre le temps qu'il faudra. Je ne bougeai pas, et attendait qu'elle revienne vers moi. Son museau chercha alors mes mains, ses yeux me regardaient. Ses oreilles étaient pointées en ma direction ; elles semblaient être connectées vers moi. Je tendis ma main et caressai le large front que possédait Nangaye. Elle avait loin d'avoir le physique d'un arabe, elle n'était même pas née chez moi. Je me souvenais de la fois où elle était arrivée chez moi, complètement terrorisée, ne connaissant même pas l'homme. Cette jument était tellement étrange. Elle n'aimait pas les autres chevaux, elle en avait peur... il m'était impossible de passer à côté d'autres équidés sans qu'elle ne parte en live. Aujourd'hui allait être une séance cool, une séance sans stress, une bonne séance de débourrage. Je pris le licol plat qui était posé contre un petit clou, un licol bleu foncé qui allait à merveille à cette beauté du ciel. Je lui passais sur le bout du nez, et clippai la boucle juste derrière ses oreilles. Un bon pansage allait lui apporter beaucoup de bien.

Je sortis la jument de son box, nous marchions toutes deux en direction de l'aire de pansage couvert. Il y avait trois possibilités d'attache : écurie intérieures, écuries extérieures, ou l'air de pansage, mon lieu préféré. Je trouvais ça plus sympathique, entouré de chevaux, de poussières et de soleil... C'était plus familial, plus joli. Nous arrivions justement à cet endroit magique. Je pris la longe qui était pliée dans ma main, et l'attachai à un des anneaux du mur en pierre. Nangaye essaya de baisser la tête, testant les limites de la longe. Je la rassurai d'une petite caresse sur le bout du nez, et pris la direction de la sellerie. Je possédais aussi deux selleries : celle de l'écurie intérieure et celle de l'écurie extérieure. C'était beaucoup plus pratique d'avoir tout le matériel à disposition juste à côté de l'endroit où nous nous trouvions. J'y pris mon sac de pansage, ainsi qu'un licol éthologique, qui allait me servir à l'étape de la longe pour aujourd'hui. L'étape de la longe était en quelque sorte le début du débourrage... Les trois allures tout autour de moi, c'est ce que j'allai faire plus tard avec la selle et le filet sur le dos. Parfait. Je me redirigeai vers la petite arabe qui m'attendait patiemment. Elle n'avait pas l'habitude d'être attachée, elle n'avait pas non plus l'habitude de ma présence. Je m'approchai d'elle et caressai son dos, avant de déposer au pied de ses antérieurs, mon sac de pansage marron au liseré bleu. En une fraction de seconde, j'attrapai un bouchon, qui allait me servir à nettoyer la robe truitée de ma jument. Elle était sale, extrêmement sale. Je ne l'avais pas brossé depuis bien longtemps, en même temps. Je manquais énormément de temps libre pour touts mes chevaux, et en ce moment, je n'étais pas d'humeur au débourrage. Le bouchon se déplaçait avec élégance sur l'encolure, puis sur le dos et ensuite la croupe de la petite Nangaye. Elle portait le nom d'une jument connue, la jument de Kevin Staut. J'étais fière d'avoir un tel nom dans mes écuries. C'était la première chose qui m'avait fait fondre chez elle, qui aurait acheté une jument pareille vu son caractère étant pouliche ? Je reposai mon bouchon et pris cette fois ci une brosse douce pour lustrer un petit peu le poil. Son poil blanc était de plus en plus propre et nous dévoilait petit à petit ses vraies couleurs. Nangaye était de plus en plus agréable, elle se détendait, se laissait aller. Je devais avoir l'air aussi bien qu'elle, car j'avais un énorme sourire sur mon visage bronzé. Je finis par détacher la longe du licol plat, direction le rond de longe.

( rond de longe )

Nangaye était vraiment une bonne jument. Elle me l'avait prouvé durant cette séance, notre première séance à toutes les deux. Nous marchions côte à côte, en direction de l'aire de pansage. La belle jument était épuisée, après avoir galopé comme une folle. Elle m'avait échappé plus d'une fois mais petit à petit, j'avais réussi à la contrôler. Je crois qu'elle n'aimait tout simplement pas les espaces réduits, comme le rond de longe, ou bien le manège. Ce qu'il lui fallait, à elle, ce sont des champs, des larges prairies ensoleillées... Jamais je ne la retravaillerai dans le rond de longe. Claustrophobe, sans doute. J'arrêtai la jument face au mur de pansage, et attachai la longe à un anneau d'attache. Elle commençait tout juste à se calmer, l'air frais lui faisais le plus grand bien. Je me munis du bouchon, que je commençai à passer doucement sur son corps. En plus de l'étape de la longe, nous allions aujourd'hui essayer de lui mettre le mors dans la bouche, étape peu compliquée si elle était exécutée avec de la douceur. Je finissais rapidement de brosser la belle, et détachai le licol éthologique de l'anneau. Nous allions poursuivre ça dans le box. Le plus dur n'était pas le mors, mais passer devant les autres chevaux. Je me mis donc du côté droit de la jument, et déposai mon écharpe sur les yeux affolés de la jument. Je ne savais toujours pas pourquoi elle avait peur des autres chevaux, c'était étrange. Nous finîmes par arriver tant bien que mal dans son box, endroit qu'elle semblait peu apprécier. Cependant aucun autre cheval ne venait l'embêter, je pense que ça la rassurait un petit peu. Je détachai le nœud éthologique du licol, et la laissai se diriger lentement vers l'abreuvoir, dont je venais de couper l'eau. Le mors était posé contre la porte du box ; je l'attrapai rapidement et le fourrai la poche de mon pantalon pour le réchauffer un petit peu. Le métal froid dans la bouche du cheval comme première impression, rien de très charmant. En attendant qu'il se réchauffe, je pris la longe de mon licol plat, et la détachai de l'anneau. Nous allions commencer par ça. J'attrapai le bout du nez de la jument, et lui présentai la longe en question. Petit à petit, je l'approchai de sa bouche, mais Nangaye n'était pas décidée à l'ouvrir. J'avais mon autre solution : frotter la longe contre de la pomme. Cette technique avait marché avec touts mes chevaux ; aucun n'avaient su résister. En quelques temps trois mouvements, la longe était dans la bouche de la jeune jument de trois ans. J'enlevai alors la longe, et sortis mon mors spécial débourrage en caoutchouc qui s'était réchauffé. Je le passai lui aussi dans la bouche de la jument, qui ne résista pas une seule seconde. J'étais vraiment très contente d'elle, de nous, de tout.