Box de Baya.

13 Novembre
» Alors ma belle comment ça va ?

Je m'en voulais. Terriblement. Avoir ainsi "abandonné" ma jument pendant plus de deux semaines c'était vraiment quelque chose d'impardonnable de ma part. Pourtant Baya m'accueillit comme chaque fois avec son petit hennissement si particulier et je ne pu m'empêcher de fondre en larmes en entourant sa courte encolure de mes deux bras. Après avoir vidé mon coeur pendant deux bonnes minutes, je séchai mes larmes et m'ordonnai de rester forte. Que penserai les autres si ils me voyaient ainsi en train de pleurer dans la crinière de ma ponette ? Chagrin d'amour, renvoi, perte ... ils pourraient s'imaginer bien des choses et je n'en avais pas la moindre envie. De plus, j'avais du pain sur la planche si je voulais avoir le temps de sortir ma Baya. Je lui mis donc un licol et l'attachai hors de son box pour commencer à la brosser. La belle se laissa tranquillement faire. C'était comme si je ne l'avais jamais quittée. Avec le plus grand soin je frottai la robe de ma jument pour lui rendre sa propreté et son éclat. Bien sûr je ne pouvais pas faire de miracles en un pansage mais c'était déjà ça. Une fois que la blanche fut présentable, je lui peignai soigneusement les crins et les démêlai sans tirer dessus. Baya appréciait de se faire chouchouter et laissai pencher doucement sa tête le long du mur. Amusée, je terminai le pansage en soulevant un à un ses membres pour les curer. En reposant le dernier, je tapotai affectueusement l'encolure de ma ponette qui posa ses yeux doux sur moi. Je me lançai dans une partie de câlins avant de me rappeler que je n'avais pas trop de temps. Je déposai donc un bisou entre les deux naseaux de ma blanche et disparaissais quelques secondes dans la sellerie pour y chercher son harnachement. Je n'avais pas une idée précise de ce que j'allais faire avec ma ponette aujourd'hui. Une fois dans la petite pièce je commençai à y réfléchir. Bien qu'il ne fasse pas relativement chaud, le climat était sec et je pouvais donc m'octroyer une petite séance en carrière. Je commencerai par du plat et ensuite je verrai suivant l'attitude et l'énergie de ma monture. Je prenais rapidement ce dont j'avais besoin avant de revenir auprès de ma ponette. Je la sellai rapidement puis lui mis le filet. Ensuite je me préparai à mon tour et une fois prête j'attrapai les rênes de ma jument.

» C'est partit ma louloute !

15 Novembre
C'est avec une gaieté inhabituelle que je parcourais l'allée de mon domaine, pressée de retrouver ma petite jument. Depuis quelques jours une monitrice proposait ses services au Haras et j'avais directement sauté sur l'occasion, surtout avec le concours de ce week-end car Baya et moi étions un peu novices en cross. Ma blanche me salua par son petit hennissement joyeux et je rentrai directement dans son box pour lui mettre le licol et aussi lui faire un gros câlin. La welsh se laissa tranquillement guider hors du box et je l'attachai pour pouvoir la panser. Commençant avec l'étrille, je frottai son doux poil blanc tout en lui parlant.

» Alors ma belle, ça va ? C'est notre premier vrai cross aujourd'hui tu sais.

J'aimais bien brosser Baya, surtout qu'avec elle quand elle est propre ça se voit. Bon aussi quand elle est sale mais bon, j'essaye de la garder un minimum blanche. D'ailleurs il y a quelque jours j'avais acheté une pierre ponce, apparemment pratique pour enlever ces horribles tâches jaunes qui s'incrustent sur le poil des chevaux clairs. Justement à cause de la transpiration d'hier, Baya en avait une sur l'encolure. Je frottai doucement d'abord, puis voyant que cela ne s'enlevait pas, un peu plus vigoureusement. La tâche s'éclaircit un peu mais ne s'enleva pas pour autant. J'en déduisis qu'il fallait plusieurs jours pour que ça parte. Décidément le remède miracle n'existait pas, malheur à moi d'avoir choisi une petite claire. Terminant le brossage de la robe, je passai un rapide coup de brosse dans ses crins pour en enlever les deux-trois brins de paille avant de lui curer les sabots. Je contrôlai attentivement la fourchette, chose très important avec l'hiver qui approchait et notais qu'il faudrait bientôt changer les fers. Puis, une fois cela de fait, je rangeai mes brosses et allai chercher mon harnachement. Je sellai avec un soin tout particulier Baya et lui fis même une petite tresse sur le toupet. Je n'oubliai bien sûr pas ses protections, surtout que nous allions faire du cross ! Une fois ma ponette prête je la détachai et direction le terrain de cross.

19 Novembre
Depuis quelques jours le temps ne cessait de se refroidir et aujourd'hui j'avais sortis les gants de mon placard. Comme chaque samedi je me rendis au Haras à vélo pour y voir ma jument. Baya était pleine de Destine depuis plusieurs mois maintenant, elle arriverait bientôt à terme. Aujourd'hui c'était juste une petite visite comme ça, pour m'assurer que tout allait bien.

» Alors, comment va la future maman. En forme ?

La petite ponette s'ébroua et vint péniblement jusqu'à moi, son gros ventre rendant sa marche un peu plus difficile. Elle se frotta contre moi et posa sa tête contre mon épaule. Je lui flattai doucement l'encolure en lui murmurant des paroles douces, comme pour l'apaiser. Ce ne devait pas être facile de trainer un poulain de 100 kilos dans son ventre ! J'avais d'ailleurs une petite surprise pour la future maman: une petite friandise. De ma poche je sortis une belle pomme bien rouge et juteuse. Dès qu'elle la vit, Baya retira sa tête de mon épaule et approcha sa bouche pour mordre dans la friandise. Amusée je la regardai croquer à pleines dents dedans. J'eus droit à un peu de bave verte sur la main que j'essuyai avec ma manche avant de recommencer mes caresses à ma jument. J'en profitai pour remettre sa couverture qui avait un peu glissé sur le côté durant la nuit. Comme j'avais le temps, je décidai d'offrir un long pansage-massage à ma welsh et je m'y mis tout de suite. Je n'avais pas besoin de l'attacher, Baya resta tranquillement sur place, étirant son encolure et baillant de plaisir. Encore une fois je songeai qu'il me serait difficile de la prêter à quelqu'un d'autre, ne serait-ce que deux ou trois fois par semaine. Après tout c'était quand même ma jument !

» Voilà ma belle, ça t'a plu ?

J'étais restée plus d'une demie-heure dans le box et maintenant, Baya resplendissait. Elle semblait aussi un peu plus heureuse, cette gestation lui coûtait vraiment. Heureusement elle aurait bientôt six mois tranquilles au pré avec son poulain. Après avoir déposé un baiser entre ses naseaux je décidai de quitter les écuries.

» Tu me préviens quand tu mets ton petit au monde.
Je t'aime Baya.

Reprendre doucement le travail.

Cela faisait plus de six mois que j'avais été forcée d'arrêter de monter ma blanche mais maintenant, elle était de retour au domaine et je comptai bien en profiter. Après m'être occupée de Khéops je me dirigeai donc vers le box de ma poulinière, contente de passer un peu de temps avec elle. Pour reprendre doucement le travail j'avais prévu une petite séance de longe en manège.

» Tu m'as manqué ma belle.

A peine entrée dans le box de la blanche j'allais lui faire un énorme câlin. Depuis la dernière fois son ventre s'était bien dégonflé même si elle aurait besoin de quelques séances pour un peu se remuscler. C'était ça l'inconvénient d'une gestation chez la jument, l'interruption du travail et donc forcément la perte des acquis. De toute façon, Baya ne ferait plus de compétitions sauf de la liberté et peut être des jeux de temps en temps. Elle m'avait déjà offert quelques podiums ce qui suffisait à me ravir, surtout pour une ancienne ponette de club.

Pour pouvoir tranquillement brosser ma blanche je l'ammenais à l'aire de pansage où je l'attachais. Elle avait bien besoin d'une petite beauté après six mois passés dans les verts pâturages des vosges ! Heureusement, j'avais ramené toutes mes brosses et je me mis immédiatement au travail. D'abord j'enlevai les plaques de boue avec mon étrille, puis les saletés incrustées dans la robe avec le bouchon. Je fis bien attention aux membres et essayai d'enlever un maximum de tâches histoire de rendre ma welsh un peu présentable. Munie d'une éponge, je lui nettoyai le coin des yeux ainsi que la commissure des lèvres. Puis je démêlai un à un ses crins. Pour finir, je lui curai les quatre sabots et les graissai avec mon pinceau.

Après plus d'une demie-heure de travail acharné, Baya était presque impeccable. Juste pour m'amuser j'ajoutai à tout ça une petite tresse sur son toupet. Maintenant elle avait vraiment fière allure ! J'allais rapidement récupérer une longe de travail, une chambrière ainsi qu'une paire de guêtres dans ma sellerie puis revins auprès de ma belle. Je fixai les guêtres à ses antérieurs puis attachai la longe.

Direction le manège.

➜ Douze décembre
➜ On poursuit l'apprentissage

Je ne pouvais rater cette journée au Haras. Pourquoi ? Et bien parce que pour la première fois depuis au moins deux semaines il y aurait du soleil ! Déjà en sortant du collège des petits rayons avaient pointés le bout de leur nez. J'avais donc encore plus hâte que d'habitude d'aller voir mes loulou. Une fois au Haras, je décidais de d'abord aller voir ma blanche pour profiter encore un peu du soleil avec elle. Aujourd'hui j'avais décidé de revoir un peu ce que j'avais travaillé ce week-end avec la bâche mais aussi d'essayer de la monter un peu en licol, à cru. Tout ça dans le rond de longe bien entendu. Ça me ferait un peu du bien de la remonter, ne serait-ce qu'une dizaine de minutes. En ce moment étaient organisés pleins de meeting au Haras, mais je ne m'étais inscrite à aucun sauf au challenge de Noël, notre premier challenge. Je pouvais bien faire une exception pour ça, surtout qu'en ce moment je ne la bossai pas des masses non plus. La blanche m'accueillit avec hennissements, je la saluai avec des caresses. Ensuite je l'accrochai hors du box et la brossai soigneusement. Le soleil se reflétant dans son poil neigeux, c'était magnifique ! Comme pour notre dernière séance, je l'équipai d'une longue longe souple ainsi que d'une paire de guêtres avant de partir vers le rond de longe. J'avais hâte.

➜ Quatorze décembre
➜ Tu comptes beaucoup à mes yeux ♥

Depuis quelques jours le temps ne cessait de jouer du yoyo et bien heureusement, aujourd'hui nous avions droit à quelques éclaircies. J'allai en profiter pour bosser de nouveau un peu Baya dans le rond de longe et essayer la monte en licol. Lundi dernier nous avions juste fait quelques tours au pas et quelques arrêts mais rien de bien concret ni de préparé. Cette séance je savais exactement ce que j'allai faire, c'est à dire rien de bien exceptionnel. Après avoir déposé mes affaires devant son box, je rentrai à l'intérieur pour mettre mon nouveau licol à ma blanche. Licol en nylon caramel mais avec une nasaline brune, pour éviter tout frottements. Je l'avais acheté spécialement en vue de monter ma welsh en licol et surtout parce que je le trouvai très beau aussi. Khéops aurait aussi bientôt droit au sien ! Je sortis donc ma jument dans l'allée du domaine pour lui faire un petit pansage rapide. Finalement je ne la tondrai pas, comme cette hiver je ne la travaillerai sûrement qu'à cru ou à pied, elle n'en avait pas besoin dans la mesure ou elle ne transpirait pas trop. Une fois sa robe lustrée et ses quatre sabots curés, je me rendis dans la sellerie pour chercher une paire de rênes ainsi que des guêtres. J'équipai soigneusement Baya avec cette ensemble "caramel/brun" puis la détachai. Je n'emportai pas ma cravache et direction le rond de longe pour une bonne séance à cru.

➜ Dix-sept décembre
➜ Tester autre chose encore ♥

En cette après-midi de décembre, je me rendais dans mon domaine pour préparer Baya. J'avais en effet un cours particulier de western dans moins d'une heure. J'avais réellement hâte d'essayer cette discipline, surtout que c'était quelque chose de nouveau pour moi mais aussi pour ma blanche qui, à ma connaissance, n'avait jamais pratiqué cette discipline dans son ancien club. Nous apprendrions donc ensemble, sous la houlette d'une monitrice bien entendu ! La veille j'avais feuilleté un bouquin sur le western mais n'avais pas retenu grand chose des techniques énoncées. Baya venait de terminer sa ration lorsque je débarquai dans son box pour lui mettre le licol. Je la sortais dans l'allée où je l'attachai puis commençai à la brosser. Je voulais qu'elle soit impeccable aujourd'hui pour notre première leçon. La welsh se tint tranquille pendant que je lui lustrai la robe et graissai ses sabots. Pour ce cours un peu particulier je n'avais besoin d'aucun équipement puisque ce serait Cranberry qui amènerait tout le matériel nécessaire tout à l'heure. Je mis donc juste une paire de guêtres aux antérieurs de Baya puis la détachai, direction le rond de longe.

➜ Dix-huit décembre
➜ Tout simplement la meilleure !

Pour la énième fois depuis un mois, il y avait du brouillard sur toute la région. Personnellement je commençais à en avoir assez de ce mauvais temps ambiant, j'avais beau essayer d'être joyeuse le plus possible, c'était assez dur. Baya quand à elle ne semblait pas être affectée par ce mauvais temps et me salua comme d'habitude pour son hennissement si familier. J'adorai quand elle m’appelait comme ça: depuis que je l'avais achetée nous avions créer des liens très forts. Bientôt trois mois que j'étais devenue propriétaire de la ponette de mes rêves. Depuis j'avais beaucoup mûrie, mais aussi orienté mes projets autrement. Au départ je me faisais plaisir, mais je n'étais pas sûre que cela convenait à ma blanche. Mais depuis quelques temps, quand Baya c'était révélée à pied, ma vision des choses avait totalement changée. Je ne travaillai plus dans l'optique de me faire plaisir mais plutôt de lui faire plaisir. Et cela semblait porter ses fruits car Baya devenait de plus en plus "connectée" à moi chaque jour. Après lui avoir mis le licol, je brossai rapidement la petite princesse: en ce moment j'avais bien du mal à la garder blanche ! Pour enlever les tâches jaunes je m'aidai d'une pierre ponce, à utiliser avec parcimonie. Ensuite, comme une fois par semaine, je graissai les sabots de la blanche et lui fis même une petite tresse sur le toupet. Pour terminer je l'équipai d'une paire de guêtres ainsi que de cloches et la détachai. Nous partîmes tranquillement en direction du manège.

» Vingt-deux décembre
Brouillard

Peu de temps après avoir rentré Soren aux écuries, je me dirigeai vers mon domaine pour cette fois m'occuper des mes chevaux. Depuis notre dernière séance de saut en liberté je n'avais pas remonté Baya et j'avais hâte de retrouver ma blanche adorée. Une fois dans son box, j'enfouis mes doigts dans sa crinière et lui offris une petite rondelle de pomme que la welsh croqua immédiatement. D'un coup je me sentis mieux, comme toujours auprès de ma monture de toujours. Je lui enlevai sa couette - couverture - et, après lui avoir mis le licol je m'attaquai au brossage. Tout d'abord je lustrai sa robe puis démêlai soigneusement ses crins avant de terminer par le curage des sabots. Je les graissai aussi avec du goudron pour ne pas que la corne s'assèche et qu'elle casse. Cela de fait je tapotai avec contentement l'encolure de ma blanche et déposai un baiser entre ses deux naseaux. Ça y est, elle était impeccable. Partie chercher le harnachement dans la sellerie, je revins cinq minutes plus tard les bras chargé: d'une paire de rênes en corde, une paire de guêtres roses, ma selle ainsi qu'un tapis de selle rose. Je sellai rapidement ma ponette et accrochais les rênes à son licol.
J'attrapai ma bombe et ma cravache puis quittai les écuries avec ma blanche.

(manège)